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INSTINCT NOCTURNE
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Écrit
par Baptiste Jacquet |
a été publié sous l'appellation
"Nuits Mobiles" jusqu'au
22 nov. 06 dans l'hebdomadaire
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MERCREDI 19 AVRIL 2000 _ #080
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Mine
de rien : "tu" est "vous"
"Tu sais la house, c'était il y a deux ans",
prétend Julien à La Marquise, jeudi.
Mark E. Quark fait tourner une house organique intelligente
sur un dancefloor étrange : étudiants à pas
chassés d'automates, danseurs du dimanche possédés
par un rythme en désaccord et quelques anges qui passent.
"Vous n'avez que vu sa coupe de cheveux permanentés
seventies alors que le jeune homme est carrément beau",
lance Claire coincée entre deux manouches attachés
à leur caisse glacée de champagne. Nous enchaînons
PMG (gin tonic sucré) sur PMG tout en matant un séduisant
modèle échappé d'un Easy Rider psychédélique.
vendredi,
ma princesse consort récupère deux sachets de thé
pour plonger dans son bain pendant que l'on file à Starting
Up sur les docks de Vaise. Le maire, Gérard Collomb,
veille, ni trop tard, ni de trop près, sur son terrain sportif
couvert et transformé en grand dôme de l'électro
et de la subculture. Le gros navion en plastique transparent soulevant
une lourde chaise du Gentil Garçon accueille une foule
de Croix-Roussiens et ravers surpris par une si agréable
initiative. La soirée ne décolle que légèrement
lorsqu'In Extremis balance de l'acidité dans l'aire de jeu.
Auparavant, ni Love ni le brillant Pascal Pioux, encore
moins Tom, n'arrivent à donner de l'élan à
ce public si sage. Nous parcourons le terrain en déconnant
avec François : "Ils auraient dû mettre
à disposition des petits vélos pour que l'on puisse
emprunter la piste circulaire. Ç'aurait été
drôle", s'amuse le Kanardo Producteur. Voilà
ce qui manquait : l'amusement. Mais "Lyon s'est tellement endormi
sur le sujet des raves que le réveil se fait plus que doucement",
constate, lucide, un Barthez en treillis. L'arrivée
tardive de Philippe M. relance mon excitation et nous échangeons
sur le jeu du vouvoiement : "Lorsque tu me dis vous,
il faut comprendre tu ?", me questionne le dépositaire
de la déclaration des droits de la Terre ("L'article
premier, c'est la terre s'appartient"). Nous tournons
le "tu" autour du "vous" puis
quittons d'une nuit plus que réussie, à l'amusement
près. Courage, la prochaine sera plus belle.
Grand
Mar-à-sons. Un panier garni de Guronsan sera nécessaire
pour supporter avec énergie, mercredi, dj Food et Kid Koala
du Ninja Tunes à la Marquise puis Day One au Ninkasi le lendemain,
jeudi. On fait une sieste en fin d'après-midi le vendredi
avant de rejoindre Mr Oizo project au Titan avec Dj Feadz de chez
F. Com et All'N. Samedi, la Marquise remet la pression avec le très
couru Romanthony. Enfin, dimanche, le Factory reçoit Daniel
du Mad-Lausanne au Fridge. Que du bon que l'on voudrait voir toutes
les semaines.
On
continue ? Mercredi, Bebe d'Oc raconte "des mythes, des
fantasmes et des réalités que l'on doit entendre"
au Vertubleu dès 19h avec Lionel Jamon. Au Plastic People,
The Tribal Bug Experience mélange sons et images avec Tik-Tak,
K-Reem, Maths et Urban Circus. Jeudi, La Cour prétend lancer
"la nuit la plus "beautiful people"" avec Safe
House et Akos et All'N en djs. Prétentieux, va ! Au Monde
à l'envers, la résidence Orbital Space est tenue par
les doigtés de D'jamency, Syspéo, Jack F et S-Blow.
Vendredi, Planète Vibration, sur une initiative de Legosound,
part dans l'inconnu avec Bobby, Le furax, Axel et plus au 36 72
* 21 04 2000. Samedi, Fusion 2000 réunit Nikho, Freeze, Max
Le Sale Gosse, Igor autour du dancefloor du Tunnel alors que le
Fridge annonce une Disco House Party où l'on devrait danser
le pire de la période disco.
Nuitée
à venir. Mercredi 26 avril, le Fridge sort ses incisives
avec La Rage de Lyon et parmi les djs avancés le très
prometteur Dijonnais Dima ainsi qu'Éric Borgo. La suite,
la semaine prochaine.
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MERCREDI 26 AVRIL 2000 _ #081
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La
nuit, les patrons sont gris
L'Afedd 69 est née. Pour
les rebutés des sigles fumeux, Afedd signifie "Association
française des exploitants de discothèques et dancings".
Et c'est Monsieur Cazzaniga, patron de La Rocade qui a décroché
le titre de président départemental. Pour ceux qui
n'ont pas de voitures à ailerons et de copine choucroutée
au Gel ultra de chez l'Oréal, La Rocade est une disco à
Corbas un peu comme ce charmant Perroquet Mauve de Limoges, visité
ce week-end. L'Afedd 69, donc, vient de signer une jolie charte
de 60 pages pour traiter des gros problèmes empoisonnants
le tiroir-caisse des patrons de discothèques : l'alcool (pas
si grave, ils en vivent et nous en rions), le bruit (l'établissement
qui a les moyens s'en sortira toujours, les petits patrons de bars,
à voir) et le raciste. Sur ce dernier point, les testings
effectués par Lyon Capitale et SOS Racisme font bourdonner
les oreilles : "Pardon ? Le racisme ? Chez nous ? Mais vous
n'y pensez pas ! Le mélange des genres est notre raison d'être",
se défendent les chefs d'établissements. Du côté
des pouvoirs publics, on fronce les sourcils sur la question tout
en refusant d'ouvrir les yeux (la Codac est partie pour s'enliser
à faire tourner la question lors de tables rondes centrifugeuses).
Qui va taper finalement un grand coup chez ses conservateurs, pas
tous jeunes, aux pratiques racistes ? Lyon se prétendrait-elle
internationale mais pas "interraciale" ? Au-delà
de ses propres enfants pas assez blancs, la ville doit-elle expliquer
dans ses brochures touristiques que "si vous êtes
un ressortissant étranger, un peu basané, et en déplacement
sur notre ville, n'allez surtout pas en discothèques, restez
dans votre hôtel" ? Les hommes politiques et la préfecture
n'ont-ils pas les moyens de procéder à des testings
officiels et de punir, non par une fermeture définitive mais
une autorisation d'ouverture réduite à 2h au lieu
de 5h, les discos racistes ? Peut-être nos élus pensent-ils
que le rayonnement de notre ville à l'échelle internationale
se limite aux horaires d'ouverture de nos chef-d'uvres touristiques
et ignorent-ils que toute mégapole internationale digne de
ce label vit aussi la nuit et dans un vrai mélange (putes,
discos, métissages) ? En attendant qu'elle se réveille,
la nuit ici ressemble beaucoup à celle de Limoges et peu
à celles de Barcelone, Paris, Milan ou Hamburg.
Rage for the dance
machine. Mercredi, Le Fridge secoue son dancefloor avec une
Rage de Lyon exorbitante : Agoria, Alex K, Onark ainsi que les non
moins excellents Eric Borgo et le Dijonnais Dima tripatouilleront
les potars et essayeront de vous en mettre plein les pieds. Le tout
ne coûte que 50 francs et l'apéro se fera au Bistrot
de la Pécherie avec le "rotax" Teddy G et résidents
habituels. Vital de la semaine.
Sunny Sounds.
Mercredi, le hip hop de Dj Abdel, Duke et Krisfader s'installe au
Fish sous couvert de Dunk : night system. Au 2P + C, All'N prend
possession de la Oldies But Goodies. Vendredi, F Communication (Again)
à la Marquise avec Alexkid et dj Seep pour de la house hélicoïdale
(en gros, un mélange de downtempo, des bizarreries éléctro
et garage chaleureux) pendant qu'au Monde à l'Envers, Tonio
et Onark feront Tek Control pour les plus hargneux. Au 08 36 68
36 72 code 28 04 2000 vous en saurez plus sur la Twisted des Agoria,
D'jamency, Anton'X et confrères pour prendre l'air. Samedi,
le Tunnel relie Anna Franil, Bio, Max Le Sale Gosse, Nimo et plus
à l'Infinity trance. L'after est annoncée à
l'Elément à moins de rallier le très chaud
after "La Divine s'expatrie" du Box Office. Dimanche,
la maison Dékapé fait son Week'N'Graf de 14h à
22h à la Cave à Musique de Mâcon afin de pouvoir
ensuite attaquer la soirée Gay (tout simplement) du Fridge
avec dj Luck en metteur d'ambiance.
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MERCREDI 03 MAI 2000 _ #082
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Molle
mais pas trop
Le temps de se poser à l'Escalier,
mercredi, et Françoise accompagné du beau et
très plaisant Pierre rentre de chez Maréchal chargée
du dîner du soir (yaourts, glace crémeuse). "Il
y avait en rayon un jeune homme superbe. Demain, nous y retournons
à 19h30 précises", s'emballent les coeurs
du couple au régime. Nous nous faisons sortir par un Gilles
de plus en plus en avance sur l'heure de fermeture et changeons
de verres au café de la Mairie sur la place Sathonay. Je
serre dans ma main le présent de Claire ("Ce sont
des petites poupées du Guatémala. Il y en a une pour
chaque nuit. Chaque soir, vous devrez leur raconter vos problèmes
puis les poser, une par nuit, sous votre oreiller avant de dormir.
Vous verrez, ensuite tout ira mieux.") pendant que Françoise
expose sa pratique de la glace fondue : "Je la préfère
molle mais pas trop." Après un tour de terrasse
rapide, tous s'accordent pour ne voir rien de "très
comestible" parmi les jeunes rebelles attablés.
Un Christophe asexué fête son anniversaire encerclé
de jeunes filles très mâles et attire notre attention
de chasseurs rieurs. Je lui offre un "Taillefine" dédicacé
alors que Pierre et Frédéric nous incitent à
dévorer les six volumes des Chroniques de San Fransisco
par Armistead Maupin ("C'est l'histoire d'un homme
qui veut devenir une femme, qui, une fois transformé, couche
avec sa fille" à moins que ce ne soit l'inverse
ou le contraire). Les tables se vident, la glace fond et Françoise
prend souci de son dessert : "Je vais finir par me faire
un bain de siège avec ce pot liquide." Nous finissons
entourés de chaises empilées et imaginons nos déguisements
pour la Grande nuit de la montagne à l'Auditorium,
le 26 mai prochain. Françoise s'offusquant de nous voir balader
un mouton vivant en laisse, nous décidons que ce sera finalement
le travestissement en ovins bouclés pour tous. Grande nuit
assurée.
Les pieds dehors.
Mercredi, priez que le soleil soit là et partez faire les
terrasses que vous aimez. Au choix, un avant 18h à la terrasse
du palais Saint-Pierre pour sa quiétude (et non pour le service
réduit à son minimum impoli), un carré de trottoir
paisible au Mushi-Mushi, l'ombrage du café de la Mairie,
la gentillesse et les bonnes bulles servies au café Jules
(rue Neuve) ou au Guilain (rue des Quatre-Chapeaux).
Court-circuit.
Toujours en plein air, jeudi, Le Fish repeint sa terrasse d'un blanc
virginal pour ses apéros flottants buvables mais pas drôles.
Vendredi, Rebirth donne sa Rencontre Trance-Psyché au Monde
à l'Envers avec Blue Planet Corp., Tallced, Gill et Tajmahal.
Samedi, la Marquise tangue sur la samba lors de la Bongo Party avec
David Buttle, Gavin Smith et Gabriela Geluda aux vocalises. À
Saint-Étienne, le festival Chez la Watt mélange l'Orchestre
du Buisson, metteur en jambe "champêtre" de la soirée,
Kost et son disco, Pat Delefunk, Sister Tchulette pour un ska amusant
et Dub Incorporation. Le tout se déroulera au Hall C et la
ré-actline se pianote en 04 77 47 11 64. Dimanche, Le Fridge
sort Kitch 2000 avec tous les tubes que vous avez détestés
mais aimerez après quelques coups dans le gosier.
Terrain de détente.
Le XXIst Century Music Live Sessions débute sa semaine active
à La Marquise dès mardi avec le Septeto Nacional de
Cuba et Spider pour une nuit chaloupée et ensoleillée
de salsa. Mercredi, ce seront Frédéric Galliano, Nahawa
Dumbia et Philgood qui se frotteront aux rives bouillonnantes de
l'Afrique. Mélange d'une voix sucrée à la canne,
de house organique et de rythmes noirs. Vital de la semaine.
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MERCREDI 10 MAI 2000 _ #083
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Le
trèfle à deux coeurs
Deux toiles fleuries de trèfles à trois feuilles,
pendues dans les hauteurs amoureuses, cachent deux hommes nus :
le bonheur. Dès que les jambes perchées sur escabeau
vont se rhabiller, l'amour se perd en pas chassés comme si
toucher le sol devenait une dure mise à pied insurmontable.
Plus tard, un immeuble en carton, aux murs débordants, et
des humains-automates qui rêvent de s'en extirper. Suivra
la merveille d'un couple enlassé sur une chaise et lâchant
ses pensées stériles pour un corps-à-corps
fertile. mercredi,
l'insupportablement beau Philippe M. m'invite à ces tableaux
de Pièces Détachées chez le collectif
de Maguy Marin, Ramdam à Sainte-Foy. On y danse sur
scène comme on y boit simplement du rouge dans la salle voisine.
Philippe s'enfonce, visage doux, dans la misogynie douzième
degré : "Je pense que la femme a été
inventée pour que les vendeurs puissent refourguer leurs
portables, sacs à main et tailleurs à la mode."
L'adorable. vendredi,
Claire rentre de Paris et Le Bimb en arrive. Nous entreprenons
une soirée décalée au Confluent, mégaboîte
de La Mulatière. Par chance, "les baskets blanches
de monsieur Ça ne va pas être possible", lobotomise
le videur. Accompagnés de Primabella, Anne-Lise
et Christophe Boum, nous partons chanter au Trans Europ Express,
"karaoké Machine" à lècher le micro
en bavant du gin de chez Lidl. Christophe s'exerce à un Sous
le soleil de Mexico fabuleux alors que Le Bimb nargue le
"MC, il ne serait pas un peu fou de son corps à se caresser
comme ça ?". Le dimanche
se perd et lundi
gagne un échange de convertis au Village-Club : "J'ai
l'anus tout détraqué. Je n'arrête pas de péter
du gel", annonce un Dominique fraîchement
dépucelé du cul. Le Bimb ferme les yeux et
nous nous retrouvons dans le vocodé subliminal du Paradise
(Not for Me) de Madonna sur l'aimable album de Mirwais
(Production), bien collés sous les draps, un trèfle
à deux coeurs au pied du lit.
Fin
du lundi au soleil. Mercredi,
au Monde à L'Envers, la Luluterie accueille Bastouille, P.
Moore, Strat et Saint-Jean pendant que le magazine Version 6.9 attaque
le Fish avec Crazy B, Duke et Evok. Jeudi, d'un côté
le Jarring Effect s'installe au Pez Ner avec High Tone et
l'Indian Café (18, rue Longue, quartier Cordeliers) bidouille
drum'n bass avec Cyb, Nyto, Sherlock, Kaiser Sauze et Bob. De l'autre,
les étudiants de Tec de Co font Summer Time à La Cour.
Vendredi, pour les "croix-yants" et petits curieux ("Va-t-il
y avoir plein de jupes plissées bleu marine ?"), la
troisième Biennale d'art sacré contemporain prend
l'église de la Sainte-Famille (9, rue Longchamp, Villeurbanne)
pour un centre d'exposition moderne et ouvert (!?) dès 18h.
En soirée, L'Incroyable Funk devient vert de force au HS
Café (3, rue Désiré, quartier Opéra)
avec Broza Fragg (le), Love, Nab et autres amuseurs de guibolles.
Prescription à forte dose conseillée. Samedi, Wake
Up continue d'aguicher le gay-clubber au Fridge avec Esteban et
D. Troy aux pick-ups.
Music
is my life. Après, Frédéric Galliano, Nahawa
Dumbia et Philgood ce mercredi, le XXIst Century Music Live Sessions
(un peu pompeux-gonflant ce nom) continue à La Marquise,
jeudi, avec Playin 4 the City pour de la house très "deep-deep
inside". Vendredi, Le Peuple de l'Herbe, dopé par dj
Blue Bug des Knock Heads, regazonne la péniche d'un son bien
gras et lancinant. Samedi, le festin se termine avec Solano et Philgood
pour tous les danseurs portés sur les ritournelles caribéennes
et le travail des reins en cadence.
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MERCREDI 17 MAI 2000 _ #084
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La
frustration repose sur l'emboîtement
"Les femmes ne se masturbent pas qu'avec les doigts : elles
utilisent aussi des godes. Mais qu'est-ce que tu crois ! ?"
s'agite Cécile chez Primabella et Christophe Boum
lors d'un dîner mouillé de verres rouges, vendredi.
Nous travaillons des fourchettes la pratique féminine de
la masturbation et, plus généralement, les frustrations
sexuelles : "Qu'elles soient gays ou hétéros,
elles ne reposent que sur le manque de pénétration,
d'emboîtement" conclus-je, abasourdi par une vieille
compilation de hardhouse. Je délaisse les clés de
la nuit au couple Cécile-Christophe qui me retransmets, en
temps réel, leur vagabondage via leur mobile : "Nous
venons de nous faire refouler du Village ! Cécile pleurniche
et culpabilise. Elle m'énerve. T'imagines ? Un Marocain qui
ferme la porte à un Tunisien. J'espère que tu vas
les casser dans ta chronique" ,grogne le colossal. La fin
de nuit se fait silencieuse et les images de l'excursion sur l'île
de Bréhat, en début de semaine, s'impriment sur mes
paupières : un espace de bonheur marin et paisible où
Le Bimb s'improvise poseur en ciré jaune sur la jetée,
où les nuits se chauffent sur un feu de cheminée craquant.
samedi,
en appartement, Claire s'entraîne au badminton à l'ombre
de la chasse aux débiteurs d'argent frais ("Essaie
la machine au coin de la rue" ; "Non, plus rien
dans le quartier"). Nous prenons l'apéritif au Café
de La Mairie où toujours aucune proie désirable
ne s'aventure sur la terrasse de "d'jeunes", puis au Mushi-Mushi
où Raphaël du Kafé Myzik s'interroge
: "Le Noctibus, si tu n'as pas de voiture à garer
sur les quais, où tu dois y acheter ton billet, comment fais-tu
pour le prendre sans frauder ? Ils pourraient mettre en place avec
les établissements un système de billetterie".
Effectivement, si les TCL se sont pris à faire du jeunisme
intelligent, leur campagne d'information et la cible privilégiée
(les automobilistes aux dépens des piétons) paraît
un peu hors sujet : à 2h, personne au portillon de la navette
stationnée sur les quais et les cinq "agents d'ambiance"
esseulés présents n'incitent guère à
une virée en bus. Courage, c'est en rodage et l'initiative
à encourager.
Let
the music use U. Mercredi, Rocco dirige la Oldies But Goodies
hebdo du 2P + C pendant que le Plastic People ressort une Soirée
Industrielle. Jeudi, le Village-club se lance dans l'Apéro
Poulet dès 19h. Vendredi, Au Coin de la Cuisine se mitonne
du trip-hop et de l'electro-beats avec U-back au Kafé Mysik.
Ce sera au Pez-ner que l'on pourra compter fleurettes avec Buzz,
Max, Rikko et cie lors de la Bucolic Electric electronic pour de
l'electro-techno. Le Studio (12, quai Saint-Vincent) vire techno
avec D'jamency, Miloch, JP4 pour une Crystal Cavern alors que le
Fish amuse ses étudiants avec Peter Phonix. Enfin, le dress-code
sera forcément jaune lors de la Yellow Party du Space. Samedi,
Le Tunnel invite Nik'hô, Agoria, Freeze et confrères
à fusionner house et techno lors de la soirée Fusion.
Enfin, mardi, Noz se donne en concert à la Marquise.
Jungle
is massive. Samedi, match au sommet entre La Marquise et le
Rail Théâtre : pendant que la péniche, en phase
avancée d'"estudiantiniaisisation", frappe avec
un Dj Krust majestueux, la salle de Vaise regroupe Volta, Nostress
+ Mc Boom T, Psychostick, Fragg, Alex Da et Mc Shane pour une troisième
édition de Fireball. Choc de titans que l'on aurait aimé
voir programmé sur deux week-ends. Vitaux de la semaine.
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MERCREDI 31 MAI 2000 _ #086
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Le
placard à bal de l'Auditorium
"Laissez
tomber le mouton. Et puis où allez-vous le trouver ?",
me téléphone Claire en milieu de semaine. Oubliée
la promesse faite à Françoise du déguisement
pour aller guincher à l'Auditorium, vendredi.
Avant la transhumance, au VertuBleu, Mireille me délaisse
pour un Gilles, trop beau pour être vrai, et gère son
nouveau plan de table pour clients coléreux et passionnés
: "Lui ne supporte plus celui-là. Elle se battrait
avec Lui. De vrais gosses". À peine le temps de
savoir qui est Mary Poppers (à ne pas confondre avec
la Sainte Poppins), Anne-Lise, Primabella et Christophe
Boum nous font une place sur leur tracteur pour une virée
champêtre vers la Nuit de La Montagne. Une Françoise
soucieuse nous laisse patauger dans la paille de la Vip Étables
en compagnie de Pierre Le Magnifique en kilt aéré
et aux "chaussettes beaucoup trop courtes" selon les Demoiselles.
La randonnée débute en dansant la bourrée à
faire rougir de sensations Anne-Lise qui s'exclame d'un "boudiou"
essouflée. Malgré notre entrain à fouler la
pelouse de sauts de biches inspirés, le folklore se goûte
avec modération et s'écoute avec recueillement. Une
rapide pause dans le placard aux trois balais-brosses de l'établissement
engage les rires de Claire et Pierre pour la soirée : "T'imagines,
c'est de l'exploitation ! Ils n'ont que trois balais ! Il n'y a
qu'une personne chargée de nettoyer tout l'Auditorium ?".
Nous migrerons rapidement vers les toilettes-filles et notre long
stationnement poussera une jeune Heidi à pisser debout dans
celles des garçons, "de toute façon, il n'y a
que deux mecs et ils se matent la queue", m'excusé-je
à notre sortie. L'Edelweiss Party fait sa moisson
d'élèctro et la jungle de Samy me colle
aux oreilles comme un délicieux miel cuivré. Hélas,
le son se fait trop dense et l'ambiance trop morne pour nous empêcher
de retrouver le gazon et son bar à coupons idiots. Le trop
plein d'airs nous tourne la tête et quittons fatigués
une soirée à demi-réussie.
Big
Time. Mercredi, veille de fête, Qunicore fête la
sortie de son album electro-indus au Plastic People. Le Loft s'aventure
dans une Nuit Espagnole avec tapas et cadeaux à gogos pendant
que le Fish suinte d'une Disco Party hawaïenne (!?). Le 2P
+ C joue sa Oldies But Goodies avec Manoo (pour house lovers) et
le Pez Ner invite Dub Incorporation, Killa Sound System, les haricots
noirs, dj Didydee et plus à la soirée Meltin'Pot Dancehall
(pour les reggaemen). La Marquise se la roule cool avec le hip hop
instrumental de La Cedille. Enfin, L'Infinity baladeuse s'installe
au Tunnel avec Anna Franil, Bio, Nimo et Max LSG. Jeudi, Panet Works
réside au Monde à L'Envers avec Larsen, Ulrich, EPO
et Ludo. Enfin, pour se montrer, La Nuit des Ambassadeurs suivra
l'apéro en terrasse du Fish. Vendredi, le House Café
(3, rue Désirée, quartier Opéra) joue techno
avec Lem, ruds, Terry Lee et Rico tout comme Le Studio (12, quai
Saint-Vincent) où Laurent Hô, Gaston, Anton'X et Tnicks
animent Hô. What a Ravy Nigth. Samedi, Wake Up ! attire les
gays beautiful people au Fridge avec Esteban et D-troy aux platines
alors qu'une Bomb Inside drum'n bass envahit le Pez Ner avec les
shakers Willyman, Cyb, Kenny Ken et Mc's Locks.
What
a sensation. À week-end prolongé, petits voyages
organisés. le festival Atlantis à Lausanne, de mercredi
à samedi, à de quoi donner envie de respirer l'air
suisse qui n'est qu'à deux heures de route. Sur trois lieux
(Le Mad, Metropole et Amnesia) défileront et vous useront
en maîtres à danser, Masters At Work, Alex K, Paul
Oakenfold, Luke Slater, Jack de Marseille, The hacker, Jeff Mills,
José Padilla, Goldie, Minus 8, CLarky & Co et ça
continue chez Voyages 4A pour infos et voyages au 04 72 07 45 45.
Vital de la semaine.
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MERCREDI 07 JUIN 2000 _ #087
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L'homo
n'est pas une marchandise
Week-end de chaleur où Primabella
et Christophe Boum nous lâchent pour Montpellier, où
Le Bimb souhaite faire dix boîtes à l'heure.
Nous courrons d'un Mushi-Mushi dont la terrasse s'allonge
à l'infini, à l'Ambassade où l'on ne cesse
de s'émerveiller les oreilles, blotties dans l'écrin
de sons magnifique du club, à un Forum Bar surveillé
par une forêt d'oursons en peluche pour finir à La
Marquise en fin de course nocturne en extase devant un Julien
tout bronzé. samedi
verra défiler la porte du 2P+C (appartement refusant les
tenues "pyjama" aka short-baskets), la Ruche en chaleur,
le Motor Men Bar puis Le Medley dans une nuit jungle
gay-rétro transpirante. Je me fais vite agripper sur la guéguerre
des établissements gays contre, cette année, Scream
(soirée officielle de la Gay Pride au Transbordeur
le samedi 17 juin). Ces histoirettes de tiroirs-caisses me font
rire et j'évacue la polémique : tout événement
a sa contre-programmation et, le plus souvent, chacun y trouve son
compte. Concernant la Gay Pride (ou les soirées de lutte
contre le Sida), les bars homos éprouveront hélas
toujours quelques difficultés à s'unir. Argent, conflits
personnels et vraie désolation : le business fait sa loi
même si l'homosexualité demeure à la limite
du hors-la-loi.
Joli
temps pour amusements sonores. Jeudi, Thomahawk, No et Onark
rivalisent du pitch au Monde à l'envers pour ses Couleurs
électroniques. Le même Onark rejoindra Strat, Bastouille
et Gaston aux Futur'Moments du Studio, vendredi. Un peu plus tôt,
au Balbuz'Art (22, montée des Carmélites), la buvette
est ouverte et les jeux-ateliers vous mettent à l'uvre en
peinture et en modelage. Au Fish, les derniers avatars de la French
Touch (Bob Sinclar et les Demon inclus), Superfunk et Ron Carroll
font les kékés en Live. Les vrais hommes iront fêter
les 3 ans du Forum (rue des Quatre-Chapeaux) et feront la bise à
Roger et Jean-Marc. Samedi, la rave des Spiritual Frequences, Spiritual
Transgression, regroupe Driss, Chaï, Phil, Damien et Dara Lee
dans la nature du 36 72 code 000102. Pour le Tunnel, c'est Fusion
2000 avec Freeze, Nik'ho, Igor, P'tit Zo, Symbad et une after au
Mac Do de Gerland. Enfin, les moins énervés du rythme
retrouvent le Reggae sur Rhône avec Tribal System, Dé
Mo Kat Pawol et dj Ridjan au Pez Ner.
Son
vert au soleil. Ce week-end, Libres Ébats, au parc de
Lacroix-Laval à Marcy-l'Étoile, nous fait rouler dans
l'herbe sonore du label Versatile avec Gilb'R et I:Cube (vendredi
de 16h à 22h), d'Artefact avec Zend Avesta et Dj Seep (samedi
de 16h à
20h) et enfin avec la F Communication farniente des Reminiscent
Drive, Alexkid et Llorca (dimanche de 16 à 22h). En sus des
expositions et jeu (match de ballon carré) installés,
samedi, le Ninkasi se junglize avec Gilb'R dès la nuit tombée.
Rens. : 04 78 87 87 00. Vital Premier.
Rug
for forms. Vendredi, Éric Rug revient après au
moins deux années de silence lyonnais. Mélangeur d'abstract
tempos et deep house, l'un des maîtres fondateurs de la house
française (avec Laurent Garnier, Dimitri From Paris et Motorbass),
sensitive La Marquise de sa grande expérience du mix. Vital
Second.
Allez
vers l'Eden. La New Eden Press de Madcap et ses amis brasse
toute la semaine cinéma, littérature, BD et musiques
lors d'un New Eden Week Nk curieux et expérimental. Mercredi,
le Cinéma Opéra est pris en otage dès 20h30
par les Halvor Adelvin, XLR Project, Marc LD et autres jojos du
court-métrage. Le tout se terminera à L'Harmonie (9,
rue Neuve) avec un concert de Data 01. Jeudi à 19h30, lectures
et expos à L'Atmosphère (9, montée des Carmélites)
puis concert de Martin et ses antécédents. Vendredi,
dj Slider accompagnera la soirée BD au Kafé Myzik
et samedi, la huitième New Eden Party clôturera le
festival avec Flore, D'janix, Lem, Pyroman, The Little Green Man
en entraîneurs pour dancefloor et plus encore au 04 72 00
09 58 ou 06 63 52 27 16 ou encore 06 63 24 71 40. Vital troisième.
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INSTINCT NOCTURNE
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Écrit
par Baptiste Jacquet |
a été publié sous l'appellation
"Nuits Mobiles" jusqu'au
22 nov. 06 dans l'hebdomadaire
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