INSTINCT NOCTURNE

Écrit par Baptiste Jacquet
a été publié sous l'appellation
"Nuits Mobiles" jusqu'au
22 nov. 06 dans l'hebdomadaire

 

MERCREDI 19 AVRIL 2000 _ #080

 

Mine de rien : "tu" est "vous"

"Tu sais la house, c'était il y a deux ans", prétend Julien à La Marquise, jeudi. Mark E. Quark fait tourner une house organique intelligente sur un dancefloor étrange : étudiants à pas chassés d'automates, danseurs du dimanche possédés par un rythme en désaccord et quelques anges qui passent. "Vous n'avez que vu sa coupe de cheveux permanentés seventies alors que le jeune homme est carrément beau", lance Claire coincée entre deux manouches attachés à leur caisse glacée de champagne. Nous enchaînons PMG (gin tonic sucré) sur PMG tout en matant un séduisant modèle échappé d'un Easy Rider psychédélique. vendredi, ma princesse consort récupère deux sachets de thé pour plonger dans son bain pendant que l'on file à Starting Up sur les docks de Vaise. Le maire, Gérard Collomb, veille, ni trop tard, ni de trop près, sur son terrain sportif couvert et transformé en grand dôme de l'électro et de la subculture. Le gros navion en plastique transparent soulevant une lourde chaise du Gentil Garçon accueille une foule de Croix-Roussiens et ravers surpris par une si agréable initiative. La soirée ne décolle que légèrement lorsqu'In Extremis balance de l'acidité dans l'aire de jeu. Auparavant, ni Love ni le brillant Pascal Pioux, encore moins Tom, n'arrivent à donner de l'élan à ce public si sage. Nous parcourons le terrain en déconnant avec François : "Ils auraient dû mettre à disposition des petits vélos pour que l'on puisse emprunter la piste circulaire. Ç'aurait été drôle", s'amuse le Kanardo Producteur. Voilà ce qui manquait : l'amusement. Mais "Lyon s'est tellement endormi sur le sujet des raves que le réveil se fait plus que doucement", constate, lucide, un Barthez en treillis. L'arrivée tardive de Philippe M. relance mon excitation et nous échangeons sur le jeu du vouvoiement : "Lorsque tu me dis vous, il faut comprendre tu ?", me questionne le dépositaire de la déclaration des droits de la Terre ("L'article premier, c'est la terre s'appartient"). Nous tournons le "tu" autour du "vous" puis quittons d'une nuit plus que réussie, à l'amusement près. Courage, la prochaine sera plus belle.

Grand Mar-à-sons. Un panier garni de Guronsan sera nécessaire pour supporter avec énergie, mercredi, dj Food et Kid Koala du Ninja Tunes à la Marquise puis Day One au Ninkasi le lendemain, jeudi. On fait une sieste en fin d'après-midi le vendredi avant de rejoindre Mr Oizo project au Titan avec Dj Feadz de chez F. Com et All'N. Samedi, la Marquise remet la pression avec le très couru Romanthony. Enfin, dimanche, le Factory reçoit Daniel du Mad-Lausanne au Fridge. Que du bon que l'on voudrait voir toutes les semaines.

On continue ? Mercredi, Bebe d'Oc raconte "des mythes, des fantasmes et des réalités que l'on doit entendre" au Vertubleu dès 19h avec Lionel Jamon. Au Plastic People, The Tribal Bug Experience mélange sons et images avec Tik-Tak, K-Reem, Maths et Urban Circus. Jeudi, La Cour prétend lancer "la nuit la plus "beautiful people"" avec Safe House et Akos et All'N en djs. Prétentieux, va ! Au Monde à l'envers, la résidence Orbital Space est tenue par les doigtés de D'jamency, Syspéo, Jack F et S-Blow. Vendredi, Planète Vibration, sur une initiative de Legosound, part dans l'inconnu avec Bobby, Le furax, Axel et plus au 36 72 * 21 04 2000. Samedi, Fusion 2000 réunit Nikho, Freeze, Max Le Sale Gosse, Igor autour du dancefloor du Tunnel alors que le Fridge annonce une Disco House Party où l'on devrait danser le pire de la période disco.

Nuitée à venir. Mercredi 26 avril, le Fridge sort ses incisives avec La Rage de Lyon et parmi les djs avancés le très prometteur Dijonnais Dima ainsi qu'Éric Borgo. La suite, la semaine prochaine.

 

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MERCREDI 26 AVRIL 2000 _ #081

 

La nuit, les patrons sont gris

L'Afedd 69 est née. Pour les rebutés des sigles fumeux, Afedd signifie "Association française des exploitants de discothèques et dancings". Et c'est Monsieur Cazzaniga, patron de La Rocade qui a décroché le titre de président départemental. Pour ceux qui n'ont pas de voitures à ailerons et de copine choucroutée au Gel ultra de chez l'Oréal, La Rocade est une disco à Corbas un peu comme ce charmant Perroquet Mauve de Limoges, visité ce week-end. L'Afedd 69, donc, vient de signer une jolie charte de 60 pages pour traiter des gros problèmes empoisonnants le tiroir-caisse des patrons de discothèques : l'alcool (pas si grave, ils en vivent et nous en rions), le bruit (l'établissement qui a les moyens s'en sortira toujours, les petits patrons de bars, à voir) et le raciste. Sur ce dernier point, les testings effectués par Lyon Capitale et SOS Racisme font bourdonner les oreilles : "Pardon ? Le racisme ? Chez nous ? Mais vous n'y pensez pas ! Le mélange des genres est notre raison d'être", se défendent les chefs d'établissements. Du côté des pouvoirs publics, on fronce les sourcils sur la question tout en refusant d'ouvrir les yeux (la Codac est partie pour s'enliser à faire tourner la question lors de tables rondes centrifugeuses). Qui va taper finalement un grand coup chez ses conservateurs, pas tous jeunes, aux pratiques racistes ? Lyon se prétendrait-elle internationale mais pas "interraciale" ? Au-delà de ses propres enfants pas assez blancs, la ville doit-elle expliquer dans ses brochures touristiques que "si vous êtes un ressortissant étranger, un peu basané, et en déplacement sur notre ville, n'allez surtout pas en discothèques, restez dans votre hôtel" ? Les hommes politiques et la préfecture n'ont-ils pas les moyens de procéder à des testings officiels et de punir, non par une fermeture définitive mais une autorisation d'ouverture réduite à 2h au lieu de 5h, les discos racistes ? Peut-être nos élus pensent-ils que le rayonnement de notre ville à l'échelle internationale se limite aux horaires d'ouverture de nos chef-d'uvres touristiques et ignorent-ils que toute mégapole internationale digne de ce label vit aussi la nuit et dans un vrai mélange (putes, discos, métissages) ? En attendant qu'elle se réveille, la nuit ici ressemble beaucoup à celle de Limoges et peu à celles de Barcelone, Paris, Milan ou Hamburg.

Rage for the dance machine. Mercredi, Le Fridge secoue son dancefloor avec une Rage de Lyon exorbitante : Agoria, Alex K, Onark ainsi que les non moins excellents Eric Borgo et le Dijonnais Dima tripatouilleront les potars et essayeront de vous en mettre plein les pieds. Le tout ne coûte que 50 francs et l'apéro se fera au Bistrot de la Pécherie avec le "rotax" Teddy G et résidents habituels. Vital de la semaine.

Sunny Sounds. Mercredi, le hip hop de Dj Abdel, Duke et Krisfader s'installe au Fish sous couvert de Dunk : night system. Au 2P + C, All'N prend possession de la Oldies But Goodies. Vendredi, F Communication (Again) à la Marquise avec Alexkid et dj Seep pour de la house hélicoïdale (en gros, un mélange de downtempo, des bizarreries éléctro et garage chaleureux) pendant qu'au Monde à l'Envers, Tonio et Onark feront Tek Control pour les plus hargneux. Au 08 36 68 36 72 code 28 04 2000 vous en saurez plus sur la Twisted des Agoria, D'jamency, Anton'X et confrères pour prendre l'air. Samedi, le Tunnel relie Anna Franil, Bio, Max Le Sale Gosse, Nimo et plus à l'Infinity trance. L'after est annoncée à l'Elément à moins de rallier le très chaud after "La Divine s'expatrie" du Box Office. Dimanche, la maison Dékapé fait son Week'N'Graf de 14h à 22h à la Cave à Musique de Mâcon afin de pouvoir ensuite attaquer la soirée Gay (tout simplement) du Fridge avec dj Luck en metteur d'ambiance.

 

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MERCREDI 03 MAI 2000 _ #082

 

Molle mais pas trop

Le temps de se poser à l'Escalier, mercredi, et Françoise accompagné du beau et très plaisant Pierre rentre de chez Maréchal chargée du dîner du soir (yaourts, glace crémeuse). "Il y avait en rayon un jeune homme superbe. Demain, nous y retournons à 19h30 précises", s'emballent les coeurs du couple au régime. Nous nous faisons sortir par un Gilles de plus en plus en avance sur l'heure de fermeture et changeons de verres au café de la Mairie sur la place Sathonay. Je serre dans ma main le présent de Claire ("Ce sont des petites poupées du Guatémala. Il y en a une pour chaque nuit. Chaque soir, vous devrez leur raconter vos problèmes puis les poser, une par nuit, sous votre oreiller avant de dormir. Vous verrez, ensuite tout ira mieux.") pendant que Françoise expose sa pratique de la glace fondue : "Je la préfère molle mais pas trop." Après un tour de terrasse rapide, tous s'accordent pour ne voir rien de "très comestible" parmi les jeunes rebelles attablés. Un Christophe asexué fête son anniversaire encerclé de jeunes filles très mâles et attire notre attention de chasseurs rieurs. Je lui offre un "Taillefine" dédicacé alors que Pierre et Frédéric nous incitent à dévorer les six volumes des Chroniques de San Fransisco par Armistead Maupin ("C'est l'histoire d'un homme qui veut devenir une femme, qui, une fois transformé, couche avec sa fille" à moins que ce ne soit l'inverse ou le contraire). Les tables se vident, la glace fond et Françoise prend souci de son dessert : "Je vais finir par me faire un bain de siège avec ce pot liquide." Nous finissons entourés de chaises empilées et imaginons nos déguisements pour la Grande nuit de la montagne à l'Auditorium, le 26 mai prochain. Françoise s'offusquant de nous voir balader un mouton vivant en laisse, nous décidons que ce sera finalement le travestissement en ovins bouclés pour tous. Grande nuit assurée.

Les pieds dehors. Mercredi, priez que le soleil soit là et partez faire les terrasses que vous aimez. Au choix, un avant 18h à la terrasse du palais Saint-Pierre pour sa quiétude (et non pour le service réduit à son minimum impoli), un carré de trottoir paisible au Mushi-Mushi, l'ombrage du café de la Mairie, la gentillesse et les bonnes bulles servies au café Jules (rue Neuve) ou au Guilain (rue des Quatre-Chapeaux).

Court-circuit. Toujours en plein air, jeudi, Le Fish repeint sa terrasse d'un blanc virginal pour ses apéros flottants buvables mais pas drôles. Vendredi, Rebirth donne sa Rencontre Trance-Psyché au Monde à l'Envers avec Blue Planet Corp., Tallced, Gill et Tajmahal. Samedi, la Marquise tangue sur la samba lors de la Bongo Party avec David Buttle, Gavin Smith et Gabriela Geluda aux vocalises. À Saint-Étienne, le festival Chez la Watt mélange l'Orchestre du Buisson, metteur en jambe "champêtre" de la soirée, Kost et son disco, Pat Delefunk, Sister Tchulette pour un ska amusant et Dub Incorporation. Le tout se déroulera au Hall C et la ré-actline se pianote en 04 77 47 11 64. Dimanche, Le Fridge sort Kitch 2000 avec tous les tubes que vous avez détestés mais aimerez après quelques coups dans le gosier.

Terrain de détente. Le XXIst Century Music Live Sessions débute sa semaine active à La Marquise dès mardi avec le Septeto Nacional de Cuba et Spider pour une nuit chaloupée et ensoleillée de salsa. Mercredi, ce seront Frédéric Galliano, Nahawa Dumbia et Philgood qui se frotteront aux rives bouillonnantes de l'Afrique. Mélange d'une voix sucrée à la canne, de house organique et de rythmes noirs. Vital de la semaine.

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MERCREDI 10 MAI 2000 _ #083

 

Le trèfle à deux coeurs

Deux toiles fleuries de trèfles à trois feuilles, pendues dans les hauteurs amoureuses, cachent deux hommes nus : le bonheur. Dès que les jambes perchées sur escabeau vont se rhabiller, l'amour se perd en pas chassés comme si toucher le sol devenait une dure mise à pied insurmontable. Plus tard, un immeuble en carton, aux murs débordants, et des humains-automates qui rêvent de s'en extirper. Suivra la merveille d'un couple enlassé sur une chaise et lâchant ses pensées stériles pour un corps-à-corps fertile. mercredi, l'insupportablement beau Philippe M. m'invite à ces tableaux de Pièces Détachées chez le collectif de Maguy Marin, Ramdam à Sainte-Foy. On y danse sur scène comme on y boit simplement du rouge dans la salle voisine. Philippe s'enfonce, visage doux, dans la misogynie douzième degré : "Je pense que la femme a été inventée pour que les vendeurs puissent refourguer leurs portables, sacs à main et tailleurs à la mode." L'adorable. vendredi, Claire rentre de Paris et Le Bimb en arrive. Nous entreprenons une soirée décalée au Confluent, mégaboîte de La Mulatière. Par chance, "les baskets blanches de monsieur Ça ne va pas être possible", lobotomise le videur. Accompagnés de Primabella, Anne-Lise et Christophe Boum, nous partons chanter au Trans Europ Express, "karaoké Machine" à lècher le micro en bavant du gin de chez Lidl. Christophe s'exerce à un Sous le soleil de Mexico fabuleux alors que Le Bimb nargue le "MC, il ne serait pas un peu fou de son corps à se caresser comme ça ?". Le dimanche se perd et lundi gagne un échange de convertis au Village-Club : "J'ai l'anus tout détraqué. Je n'arrête pas de péter du gel", annonce un Dominique fraîchement dépucelé du cul. Le Bimb ferme les yeux et nous nous retrouvons dans le vocodé subliminal du Paradise (Not for Me) de Madonna sur l'aimable album de Mirwais (Production), bien collés sous les draps, un trèfle à deux coeurs au pied du lit.

Fin du lundi au soleil. Mercredi, au Monde à L'Envers, la Luluterie accueille Bastouille, P. Moore, Strat et Saint-Jean pendant que le magazine Version 6.9 attaque le Fish avec Crazy B, Duke et Evok. Jeudi, d'un côté le Jarring Effect s'installe au Pez Ner avec High Tone et l'Indian Café (18, rue Longue, quartier Cordeliers) bidouille drum'n bass avec Cyb, Nyto, Sherlock, Kaiser Sauze et Bob. De l'autre, les étudiants de Tec de Co font Summer Time à La Cour. Vendredi, pour les "croix-yants" et petits curieux ("Va-t-il y avoir plein de jupes plissées bleu marine ?"), la troisième Biennale d'art sacré contemporain prend l'église de la Sainte-Famille (9, rue Longchamp, Villeurbanne) pour un centre d'exposition moderne et ouvert (!?) dès 18h. En soirée, L'Incroyable Funk devient vert de force au HS Café (3, rue Désiré, quartier Opéra) avec Broza Fragg (le), Love, Nab et autres amuseurs de guibolles. Prescription à forte dose conseillée. Samedi, Wake Up continue d'aguicher le gay-clubber au Fridge avec Esteban et D. Troy aux pick-ups.

Music is my life. Après, Frédéric Galliano, Nahawa Dumbia et Philgood ce mercredi, le XXIst Century Music Live Sessions (un peu pompeux-gonflant ce nom) continue à La Marquise, jeudi, avec Playin 4 the City pour de la house très "deep-deep inside". Vendredi, Le Peuple de l'Herbe, dopé par dj Blue Bug des Knock Heads, regazonne la péniche d'un son bien gras et lancinant. Samedi, le festin se termine avec Solano et Philgood pour tous les danseurs portés sur les ritournelles caribéennes et le travail des reins en cadence.

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MERCREDI 17 MAI 2000 _ #084

 

La frustration repose sur l'emboîtement

"Les femmes ne se masturbent pas qu'avec les doigts : elles utilisent aussi des godes. Mais qu'est-ce que tu crois ! ?" s'agite Cécile chez Primabella et Christophe Boum lors d'un dîner mouillé de verres rouges, vendredi. Nous travaillons des fourchettes la pratique féminine de la masturbation et, plus généralement, les frustrations sexuelles : "Qu'elles soient gays ou hétéros, elles ne reposent que sur le manque de pénétration, d'emboîtement" conclus-je, abasourdi par une vieille compilation de hardhouse. Je délaisse les clés de la nuit au couple Cécile-Christophe qui me retransmets, en temps réel, leur vagabondage via leur mobile : "Nous venons de nous faire refouler du Village ! Cécile pleurniche et culpabilise. Elle m'énerve. T'imagines ? Un Marocain qui ferme la porte à un Tunisien. J'espère que tu vas les casser dans ta chronique" ,grogne le colossal. La fin de nuit se fait silencieuse et les images de l'excursion sur l'île de Bréhat, en début de semaine, s'impriment sur mes paupières : un espace de bonheur marin et paisible où Le Bimb s'improvise poseur en ciré jaune sur la jetée, où les nuits se chauffent sur un feu de cheminée craquant. samedi, en appartement, Claire s'entraîne au badminton à l'ombre de la chasse aux débiteurs d'argent frais ("Essaie la machine au coin de la rue" ; "Non, plus rien dans le quartier"). Nous prenons l'apéritif au Café de La Mairie où toujours aucune proie désirable ne s'aventure sur la terrasse de "d'jeunes", puis au Mushi-MushiRaphaël du Kafé Myzik s'interroge : "Le Noctibus, si tu n'as pas de voiture à garer sur les quais, où tu dois y acheter ton billet, comment fais-tu pour le prendre sans frauder ? Ils pourraient mettre en place avec les établissements un système de billetterie". Effectivement, si les TCL se sont pris à faire du jeunisme intelligent, leur campagne d'information et la cible privilégiée (les automobilistes aux dépens des piétons) paraît un peu hors sujet : à 2h, personne au portillon de la navette stationnée sur les quais et les cinq "agents d'ambiance" esseulés présents n'incitent guère à une virée en bus. Courage, c'est en rodage et l'initiative à encourager.

Let the music use U. Mercredi, Rocco dirige la Oldies But Goodies hebdo du 2P + C pendant que le Plastic People ressort une Soirée Industrielle. Jeudi, le Village-club se lance dans l'Apéro Poulet dès 19h. Vendredi, Au Coin de la Cuisine se mitonne du trip-hop et de l'electro-beats avec U-back au Kafé Mysik. Ce sera au Pez-ner que l'on pourra compter fleurettes avec Buzz, Max, Rikko et cie lors de la Bucolic Electric electronic pour de l'electro-techno. Le Studio (12, quai Saint-Vincent) vire techno avec D'jamency, Miloch, JP4 pour une Crystal Cavern alors que le Fish amuse ses étudiants avec Peter Phonix. Enfin, le dress-code sera forcément jaune lors de la Yellow Party du Space. Samedi, Le Tunnel invite Nik'hô, Agoria, Freeze et confrères à fusionner house et techno lors de la soirée Fusion. Enfin, mardi, Noz se donne en concert à la Marquise.

Jungle is massive. Samedi, match au sommet entre La Marquise et le Rail Théâtre : pendant que la péniche, en phase avancée d'"estudiantiniaisisation", frappe avec un Dj Krust majestueux, la salle de Vaise regroupe Volta, Nostress + Mc Boom T, Psychostick, Fragg, Alex Da et Mc Shane pour une troisième édition de Fireball. Choc de titans que l'on aurait aimé voir programmé sur deux week-ends. Vitaux de la semaine.

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MERCREDI 24 MAI 2000 _ #085

 
coming soon
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MERCREDI 31 MAI 2000 _ #086

 

Le placard à bal de l'Auditorium

"Laissez tomber le mouton. Et puis où allez-vous le trouver ?", me téléphone Claire en milieu de semaine. Oubliée la promesse faite à Françoise du déguisement pour aller guincher à l'Auditorium, vendredi. Avant la transhumance, au VertuBleu, Mireille me délaisse pour un Gilles, trop beau pour être vrai, et gère son nouveau plan de table pour clients coléreux et passionnés : "Lui ne supporte plus celui-là. Elle se battrait avec Lui. De vrais gosses". À peine le temps de savoir qui est Mary Poppers (à ne pas confondre avec la Sainte Poppins), Anne-Lise, Primabella et Christophe Boum nous font une place sur leur tracteur pour une virée champêtre vers la Nuit de La Montagne. Une Françoise soucieuse nous laisse patauger dans la paille de la Vip Étables en compagnie de Pierre Le Magnifique en kilt aéré et aux "chaussettes beaucoup trop courtes" selon les Demoiselles. La randonnée débute en dansant la bourrée à faire rougir de sensations Anne-Lise qui s'exclame d'un "boudiou" essouflée. Malgré notre entrain à fouler la pelouse de sauts de biches inspirés, le folklore se goûte avec modération et s'écoute avec recueillement. Une rapide pause dans le placard aux trois balais-brosses de l'établissement engage les rires de Claire et Pierre pour la soirée : "T'imagines, c'est de l'exploitation ! Ils n'ont que trois balais ! Il n'y a qu'une personne chargée de nettoyer tout l'Auditorium ?". Nous migrerons rapidement vers les toilettes-filles et notre long stationnement poussera une jeune Heidi à pisser debout dans celles des garçons, "de toute façon, il n'y a que deux mecs et ils se matent la queue", m'excusé-je à notre sortie. L'Edelweiss Party fait sa moisson d'élèctro et la jungle de Samy me colle aux oreilles comme un délicieux miel cuivré. Hélas, le son se fait trop dense et l'ambiance trop morne pour nous empêcher de retrouver le gazon et son bar à coupons idiots. Le trop plein d'airs nous tourne la tête et quittons fatigués une soirée à demi-réussie.

Big Time. Mercredi, veille de fête, Qunicore fête la sortie de son album electro-indus au Plastic People. Le Loft s'aventure dans une Nuit Espagnole avec tapas et cadeaux à gogos pendant que le Fish suinte d'une Disco Party hawaïenne (!?). Le 2P + C joue sa Oldies But Goodies avec Manoo (pour house lovers) et le Pez Ner invite Dub Incorporation, Killa Sound System, les haricots noirs, dj Didydee et plus à la soirée Meltin'Pot Dancehall (pour les reggaemen). La Marquise se la roule cool avec le hip hop instrumental de La Cedille. Enfin, L'Infinity baladeuse s'installe au Tunnel avec Anna Franil, Bio, Nimo et Max LSG. Jeudi, Panet Works réside au Monde à L'Envers avec Larsen, Ulrich, EPO et Ludo. Enfin, pour se montrer, La Nuit des Ambassadeurs suivra l'apéro en terrasse du Fish. Vendredi, le House Café (3, rue Désirée, quartier Opéra) joue techno avec Lem, ruds, Terry Lee et Rico tout comme Le Studio (12, quai Saint-Vincent) où Laurent Hô, Gaston, Anton'X et Tnicks animent Hô. What a Ravy Nigth. Samedi, Wake Up ! attire les gays beautiful people au Fridge avec Esteban et D-troy aux platines alors qu'une Bomb Inside drum'n bass envahit le Pez Ner avec les shakers Willyman, Cyb, Kenny Ken et Mc's Locks.

What a sensation. À week-end prolongé, petits voyages organisés. le festival Atlantis à Lausanne, de mercredi à samedi, à de quoi donner envie de respirer l'air suisse qui n'est qu'à deux heures de route. Sur trois lieux (Le Mad, Metropole et Amnesia) défileront et vous useront en maîtres à danser, Masters At Work, Alex K, Paul Oakenfold, Luke Slater, Jack de Marseille, The hacker, Jeff Mills, José Padilla, Goldie, Minus 8, CLarky & Co et ça continue chez Voyages 4A pour infos et voyages au 04 72 07 45 45. Vital de la semaine.

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MERCREDI 07 JUIN 2000 _ #087

 

L'homo n'est pas une marchandise

Week-end de chaleur où Primabella et Christophe Boum nous lâchent pour Montpellier, où Le Bimb souhaite faire dix boîtes à l'heure. Nous courrons d'un Mushi-Mushi dont la terrasse s'allonge à l'infini, à l'Ambassade où l'on ne cesse de s'émerveiller les oreilles, blotties dans l'écrin de sons magnifique du club, à un Forum Bar surveillé par une forêt d'oursons en peluche pour finir à La Marquise en fin de course nocturne en extase devant un Julien tout bronzé. samedi verra défiler la porte du 2P+C (appartement refusant les tenues "pyjama" aka short-baskets), la Ruche en chaleur, le Motor Men Bar puis Le Medley dans une nuit jungle gay-rétro transpirante. Je me fais vite agripper sur la guéguerre des établissements gays contre, cette année, Scream (soirée officielle de la Gay Pride au Transbordeur le samedi 17 juin). Ces histoirettes de tiroirs-caisses me font rire et j'évacue la polémique : tout événement a sa contre-programmation et, le plus souvent, chacun y trouve son compte. Concernant la Gay Pride (ou les soirées de lutte contre le Sida), les bars homos éprouveront hélas toujours quelques difficultés à s'unir. Argent, conflits personnels et vraie désolation : le business fait sa loi même si l'homosexualité demeure à la limite du hors-la-loi.

Joli temps pour amusements sonores. Jeudi, Thomahawk, No et Onark rivalisent du pitch au Monde à l'envers pour ses Couleurs électroniques. Le même Onark rejoindra Strat, Bastouille et Gaston aux Futur'Moments du Studio, vendredi. Un peu plus tôt, au Balbuz'Art (22, montée des Carmélites), la buvette est ouverte et les jeux-ateliers vous mettent à l'uvre en peinture et en modelage. Au Fish, les derniers avatars de la French Touch (Bob Sinclar et les Demon inclus), Superfunk et Ron Carroll font les kékés en Live. Les vrais hommes iront fêter les 3 ans du Forum (rue des Quatre-Chapeaux) et feront la bise à Roger et Jean-Marc. Samedi, la rave des Spiritual Frequences, Spiritual Transgression, regroupe Driss, Chaï, Phil, Damien et Dara Lee dans la nature du 36 72 code 000102. Pour le Tunnel, c'est Fusion 2000 avec Freeze, Nik'ho, Igor, P'tit Zo, Symbad et une after au Mac Do de Gerland. Enfin, les moins énervés du rythme retrouvent le Reggae sur Rhône avec Tribal System, Dé Mo Kat Pawol et dj Ridjan au Pez Ner.

Son vert au soleil. Ce week-end, Libres Ébats, au parc de Lacroix-Laval à Marcy-l'Étoile, nous fait rouler dans l'herbe sonore du label Versatile avec Gilb'R et I:Cube (vendredi de 16h à 22h), d'Artefact avec Zend Avesta et Dj Seep (samedi de 16h à
20h) et enfin avec la F Communication farniente des Reminiscent Drive, Alexkid et Llorca (dimanche de 16 à 22h). En sus des expositions et jeu (match de ballon carré) installés, samedi, le Ninkasi se junglize avec Gilb'R dès la nuit tombée. Rens. : 04 78 87 87 00. Vital Premier.

Rug for forms. Vendredi, Éric Rug revient après au moins deux années de silence lyonnais. Mélangeur d'abstract tempos et deep house, l'un des maîtres fondateurs de la house française (avec Laurent Garnier, Dimitri From Paris et Motorbass), sensitive La Marquise de sa grande expérience du mix. Vital Second.

Allez vers l'Eden. La New Eden Press de Madcap et ses amis brasse toute la semaine cinéma, littérature, BD et musiques lors d'un New Eden Week Nk curieux et expérimental. Mercredi, le Cinéma Opéra est pris en otage dès 20h30 par les Halvor Adelvin, XLR Project, Marc LD et autres jojos du court-métrage. Le tout se terminera à L'Harmonie (9, rue Neuve) avec un concert de Data 01. Jeudi à 19h30, lectures et expos à L'Atmosphère (9, montée des Carmélites) puis concert de Martin et ses antécédents. Vendredi, dj Slider accompagnera la soirée BD au Kafé Myzik et samedi, la huitième New Eden Party clôturera le festival avec Flore, D'janix, Lem, Pyroman, The Little Green Man en entraîneurs pour dancefloor et plus encore au 04 72 00 09 58 ou 06 63 52 27 16 ou encore 06 63 24 71 40. Vital troisième.

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INSTINCT NOCTURNE

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