INSTINCT NOCTURNE

Écrit par Baptiste Jacquet
a été publié sous l'appellation
"Nuits Mobiles" jusqu'au
22 nov. 06 dans l'hebdomadaire

 

MERCREDI 17 MARS 1999 _ #024

 

L'an 2000 sans son 1er janvier

Jeudi, nous vernissons les bouquins gays de la librairie Etat d'esprit, rue Royale, où le gotha gay philosophe culturbin : "Ton briquet, c'est pour les poils du nez ?", poétise une jeune lesbienne. Nous arrosons goulûment l'inauguration aux Feuillants Tata Jacqueline, son ex et nouveau employeur goûtent un peu de serveur en courant entre les tables au son d'un Stardust éternel. "Ouh ! Baby ! " samedi, le ciel clignote de lampions bleu vif et tous les hibernants se battent sur les terrasses pour un peu de lumière chaude. Je rejoins Dj Arnie chez Profile Coiffure (rue Mercière) , en plein mix housy pour coupe élégante. La nuit atterrissant, Galactika bourdonne à la Doua dans un Double Mixte dans tous ses états : des dancefloors inaudibles séparés par un simple paravent ("ils ont oublié de faire toute la hauteur de la salle", fustige Didier). Désolant. Kiko réussit à capter corps et ouïes de clubbers délurés et Jeff Sharel en rajoute dans un live mystico-électro tribal hautement sensible. Cet homme est un grand. On zappe la salle techno où décidément les kids n'ont plus rien compris : ambiance rock antisocial devant une Electric Indigo électrocutée. "Mes frères, la House Nation n'est pas un mouvement de rébellion mais de défonces et convivialité", ritourne ma voix de petit house lover. Nous finissons sur un Éric Borgo instable mais amusant et nous nous perdons dans des bulles de savon brillantes. Une nuit de nouveau millénaire au goût un peu amer.

Beau tempo. Jeudi, Spaceheads, In Extremis et Ranium font main-basse sur le Pez-Ner. Dans les pentes, Chef Menteur au Kafé Mysik pour de la variétoche expérimentale pas toc du tout. Vendredi, le Rail Théâtre invite Rykkk's, Kaiser Sauze et un live de Crystal Distortion pour une Froggs sautillante. Apple Mix Party au Monde à L'envers avec Cedr'x, Alex L et Gaston et nouveau make up des Lady Panoplie avec Nat et Indigo au Baramix puis à La Marquise. Samedi, Mental Corporation et Future Frontier, Jeff Tal et l'Orbital space dj's crew bastonne au 3672 code 20 03 99. Le Fish prend le frais des Pacific Records Steward Mc Lellah et le Parisien Tom Parris. Engageant.

Bon tant pis. La semaine de la Saint-Patrick et ses bières : tous les bars vont vous la faire en turbinant au rythme de "Dans la vallée, oh, oh... de" (hips, je vais vomir). Dimanche au Fish, Jacques Haffner s'entoure de ses invités mortuaires : ambiance pot d'après-enterrement avec Zara boy's and girls. Tenue noire de rigueur : c'est plus Chic.

 

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MERCREDI 24 MARS 1999 _ #025

 

Le pari ovulaire

Samedi, le House Of Music (rue de Thou - Lyon 01) s'essouffle sur les percussions et danses du collectif Ondei. Marion semble épanouie à la vue de tous ses amis étudiants à l'attitude de jeunes premiers rebelles. Un jongleur vient planter ses boules rouges fluos sous mon verre d'O et nous quittons le lieu surchauffé avec l'envie d'un peu plus de convivialités. Direction le Kafé Mysik au repos ce soir. Installé à une table, un groupe de beurs disserte sur le rapport frappé La Violence Urbaine de Florence. "Tout le problème, moi je dis que c'est une question d'architecture, d'urbanisme" résume justement un doux Algérien. Quoique : "On fait quoi après ?" questionne-t-il. "On est un peu bloqué. Soit on va au Monde à L'envers, soit à L'Oxxo" répond son pote. La violence urbaine semblait être aussi là : "raciste poli" de beaucoup de pubs et clubs intra-muros à la déco réchauffante et fermant la porte à ces "sauvageons". Je file au Village-Club en attente d'un débarquement gay en provenance du concurrent United Café, dangereusement "je fais de la merde mais j'en ai plein les caisses". Manquant d'hormones reproductrices, nous nous dirigeons vers le Fish et sa soirée Pacific Records accompagnés du Dj Romanthony "In da mix" (Distance) amoureusement planté dans l'autoradio : Affluence médiocre pour un set torturé, façon briton, d'un Stewart Mc Lellan de haute qualité. Une plante de loft me dévore d'un "tu as bonne mine. Je n'avais jamais vu que tu avais d'aussi grosses lèvres". Jacqueline, trentenaire, toise un minet et l'invite à passer la nuit du 27 dans la maison familiale : "Je crois être bonne pour faire un gosse millénaire. J'ai lu dans Elle que pour qu'il naisse le premier janvier 2000, il fallait copuler comme des bêtes samedi prochain." Rendez-vous pris pour le grand baby bug.

The pleasure Dome. Jeudi, Le Monde à L'envers joue sa soirée U.M.F records avec Agoria et Twins. Vendredi, on part faire un petit tour au nouveau et bouillonnant Funambule (29, rue de l'Arbre sec - Lyon 1er). On en profitera pour aller fêter l'anniversaire de La Ruche (22, rue gentil - Lyon 2e et sa grande tombola. En poussant plus loin, Expérience part à l'assaut du Ninkasi avec Outside the shop et K-reem, Alex Da et Cyb en chauffeurs de piste. Quant au Monde à L'envers, il anime sa Rencontre Trance Psyché en compagnie du briton Mick et des Rebirthers Gill et Tajmahal. Les plus "sages" iront au Cinéma Opéra dès 22h pour le Kritikator TV et la projection de A gun for Jennifer. Ca va saigner. Samedi, Salsation nous médicalise la chaleur des rythmes sudistes à La Marquise pendant que Toy Sun et Cosmic connexion investissent le Pez Ner pour de l'electro et techno jazz cérébrales. Dimanche, spécial Bigoudi à La Station/Divine Comédie (gare des Brotteaux - Lyon 6e).

Down U 4. Bien heureux de la première avec un dj Jeno empoisonneur, Golden Gate Party traverse de nouveau l'atlantique avec Dj Solar (San-Fransisco) et Dan Ghenacia (Paris). C'est vendredi à La Marquise et promis à un délire de beats et beaux corps délirants. Hautement fréquentable.

 

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MERCREDI 31 MARS 1999 _ #026

 

Sodome-moi et après on dort

Le dimanche 21, le trio Haffner-Jocteur-Trapenat nous a invité à leur Garden Party au Fish. Grand cocktail VIP où les plus affamés se jettent sur des petits fours délicieux et les alcooliques de dancefloors siphonnent de l'eau de vie trouble-tête. L'ambiance demeure très sage et une fois de plus, le top de la branchouille lyonnaise se démarque par des tenues de soirées d'un noir totalitaire et triste à pleurer. Chrystel m'explique : "Tu sais la couleur noire, outre qu'elle amincit nos corps, symbolise également la classe." Discutable. "Enfin, ils sont tous en noir parce qu'il leur est plus facile d'aller chez Zara que de dégotter une jolie robe aux couleurs fraîches et flatteuses. Non ?" J'échappe à cette parlote de chiffonniers et croise Laurent en charmante compagnie. Il me souffle à l'oreille : "Elle est plutôt jolie mais bon...Tu vois ce que je veux dire." Oui en résumé, Laurent est plus un adepte du commerce de grosses machines et autres attouchements sexuels plus "virils". Nous commençons à rouler sous le bar lorsqu'un adorable Bruno, photographe esthétisant, se jette sous mes yeux. Je lui lâche mon numéro de mobile en l'invitant à dormir. Pas de nouvelle avant mardi. Vendredi, nous regagnons le quai de La Marquise rythmée par Dan Ghenacia, houser de bon goût. Anthony me débauche à coup de champagne et la tête finit par buller. Dehors, deux jeunes hommes près d'une voiture discutent : "Je veux bien. Mais à cette heure, tu me sodomises et après on dort...".

Turnaround. Mercredi, Le Kafé Myzik s'adonne au multikultisound de Nassa Boy et de dj Slider (Natty Bass Snd) lors de sa Are You Ready for the Y2K party. Jeudi, Drum & Bass Party au Kamin Club (15, rue Royale, Lyon 1er) avec dj Fish et plus. Home Town Out Club dans une grande villa près de Saint Priest avec Pedro del Winter, Jef K, Swen Love et une grosse surprise. Plus d'infos au 04 72 98 05 00. Vendredi, Bafang invite Skatalites, Babylon Circus et K2R Riddim au Transbordeur (ré-actline : 06 61 88 68 00) pendant que le Monde à L'envers reçoit les Parisiens Stephanovitch et Ido pour une Leitmotiv party (mais quand ce charmant club va-t-il changer ses flyers bricolos pré-nineties ?). Samedi, Jumping bass se balade au 36 72 code 060504 avec une brassée de djs lyonnais et stéphanois dont Eliott, K-reem, Mekanics ou Gaston. Dimanche, Le Village-Club (6, rue Violi, Lyon 1er) pond un sungay conseillable, House Paques Party, avec dj Nemo.

Première Classe. Jeudi, le Fish fête son deuxième anniversaire. Pour marquer le coup, le bateau se paye le mythique David Morales, roi des remixes housy en tous genres et producteur classieux. La sortie est indispensable mais pas synonyme de qualité : l'homme est instable. Il peut, comme lors d'un de ses derniers passages parisiens, mixer comme un dieu un soir et redonner comme un bourrin le lendemain. On vous aura prévenu. Vendredi, son voisin La Marquise nous narre l'acid jazz avec les Londoniens Eddy Piller (fondateur du label Acid Jazz) et Paul Murphy (Cream of the beats) accompagnés de l'Allemand Henry Storch (Unique Records). Idéal pour se cooler dans les bras de l'être aimé.

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MERCREDI 07 AVRIL 1999 _ #027

 

Recette de clubbin'
(pour patron en manque de hype)

Jeudi, le Fish fait péter le fond de cale avec David Morales en gâteau d'anniversaire. Tout le clubbing lyonnais est de sortie comme au bon vieux temps où le club venait d'ouvrir et sentait la hype. Le maître du garage américain a emballé son petit monde en la jouant house anthologique allumeuse et body feeling. Et l'on découvre avec plaisir qu'après avoir joué au branchouille plan-plan, le club se décide enfin à tenter une avancée vers une réelle réputation de grand club house. Pour lui et les autres, voici une petite recette : 1 - Avoir de bons physios à l'entrée capables d'équilibrer ceux qui ramènent du fric et ceux qui amuseront les premiers. 2 - Se doter d'un service impeccable et charmant. 3 - Se booker les djs les plus cotés ou les plus talentueux. Le dj de renom servant de produit d'appel du type "je mets ce super dj en tête de gondole. Je sais que je vends à perte mais ça me permet de me faire de la pub et de les faire venir à mes autres soirées plus lucratives". À effectuer au minimum tous les quinze jours. 3 - Choyer les meilleurs promoteurs d'une adresse : ceux qui sortent le plus et dans un maximum de lieux, souvent les gays et la cinquantaine de clubbers définitifs lyonnais. 4 - En plus des incontournables flyers, investir toute la presse spécialisée nationale qui vous fera redescendre localement votre nom tout en vous faisant reconnaître nationalement (et Lyon Cap' ? oui, oui, aussi). Si en respectant l'ordre de cette stratégie très "business" vous ne réussissez pas à faire de votre club un des plus tendance du pays, changez de métier : ouvrez un bordel, ça rapporte et il y a souvent de l'ambiance.

Spotlights. Mêlées de pieds. Jeudi, Le Navire night pousse dj Sophie et D-troy dans le 2 Pièces plus cuisine (superbe flyer). Au même moment, Le Monde à L'envers bumpe avec les Parisiens Kifran et Juju pour une X-fly Party. Les scotchés de techno feront le siège du club qui, le lendemain vendredi, recevra Laurent Hô et Kraft lors de L'Apple Mix. La plus jolie des mensuelles du Fish, Decade, nous propose de regoûter à la pop culture avec dj Sophie. Son voisin la Marquise, fait dans le rock psychédélique seventies teinté de techno-world avec les Avignonnais Gûs Weg Watergang. Plus loin, Bestafter à l'École d'archi de Vaulx-en-Velin avec P. Moore, St Jean, Strat, Luigi et plus. Ré-actline au 04 78 79 23 69. Samedi, Dj June et Ganryu groovizent le KKo pour une Shibuya Station (!?). Au Rail Théâtre, le dub de Kaly et Dub Action s'énergise avec le live techno d'In Extremis. Dimanche, dès 15h, Après-midi New-jack au New-Import (28, rue du Doyenné - Lyon 5e). À voir.

Les pistes aux étoiles. Il va falloir choisir ce samedi entre l'emballante My First Jungle Party Sessions III avec les english men Alex Reece et Wax Doctor au Pez Ner, le New-Yorkais groovy Mathias Heillborn au Fish et Happiness au Transbordeur. Cette dernière marque le point culminant de la tournée Rhône Alpine Groove avec une débauche de djs : Ralph, Strat ; Merlin, Agoria, Kiko, etc., etc. (ré-actline au 36 72 code 7 10 04 99). Comme quoi, certains week-ends, Lyon est capable d'aligner au moins trois soirées de haut-clubbing.

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MERCREDI 14 AVRIL 1999 _ #028

 

Tout le monde a de petits yeux sauf Candy

Vendredi, nous pénétrons dans l'univers magnifiquement vulgaire de Décade au FishSophie nous assène sa hardhouse modeste. Nous flottons sur les ballons plaqués au plafond et Julie vient nous narrer son aventure avec Olivier : "Il s'est trouvé hypermoche en photo dans Nuits Mobiles. Il veut me montrer la chose dans sa voiture. On s'est galoché à mort et il a l'air assez facile. Je conclus bientôt." Tout près, La Marquise ne désemplit pas et Gus Weg Watergang frappe les djembés à donner le mal de mer sous le roulis provoqué par les admirateurs. Au petit matin, Julien me convainc que je n'ai pas de petits yeux fatigués : "Il n'y a que Candy qui a de grands yeux." samedi, nous flirtons avec la house heureusement stupide de l'album des Idjuts Boys (Glasgow Underground Rec.) puis prenons le chemin du Pez Ner pour chahuter avec les junglists Wax Doctor et Alex Reece. Le premier ping pong entre l'outre-tombe ténébreuse et une échappée belle jumpante tandis que le second s'évade dans une drum'n bass atmosphérique. De beats new-wave à l'Ellie et Jacno à des bleeps funky, l'Anglais nous éclate les rotules et soulève notre tête dans un paradis sonore. Hyperplan du week-end. Nous partons retrouver Mathias Heilborn au Fish qui pousse le garage à outrance : bienfait mais impossible d'oublier la jungle passée. dimanche, Radio FG diffuse un set de la Chicagoan dj Harvey. Cette résidente mensuelle du Wub parisien est une réelle divinité de house chaleureuse et groovy. À quand dans nos clubs ?

Spotlights. Sounds laborotary. Mercredi, dj Spider dégorge sa salsa caliente au KKo. Au même moment, La Marquise tatoue vos oreilles d'une Tribal Boom Boom avec dj Freddy. Le lendemain, jeudi, toujours sur la péniche, What is Love avec dj Manoo et Francky Meola pour une ambiance paradise garage. Vendredi, crémaillère du 2P + C au Navire Night pendant que Le Kafé Myzik fête son sixième anniversaire. Joyeux anniversaire au plus coolant bar du coin ! Le Monde à L'envers booste son Automatik avec Alex K, Agoria et Onark. Samedi, Sound Cruiser avec les Plexus et Orbital Space crews encouragés par les lives de Maximum over Drive et Got'X (ré-actline : 36 72 code 170400). Le Pez Ner tabasse en tech-hardcore avec Riket et Rolotte : Tribal Dance Fury. Dimanche, C'est Vache à Meuh au Village-Club (6, rue Violi - Lyon 1er) avec Sophie et Rocco. Pour gars sensibles et G-friendly.

À grands flots. Vendredi, énième sauvetage de L'Ambassade avec soirée inaugurale où le Tout Lyon est attendu pour découvrir entre autres la dee-jet Luna from Miami. Sûr de son coup, le Fish invite l'extasiant Paul Johnson de Chicago. Hautement fréquentable si l'on est house purist et bien blanc de peau : À quand l'arrêt de ce comportement d'exclusion raciste où Beur signifie obligatoirement problèmes ? (remarque valable pour bien d'autres lieux). Samedi, La Marquise confirme sa suprématie de upliftin'club avec The Clone, petit protégé des Daft-roulé dans les billets-Punk. Le fleuve n'a qu'à bien se tenir.

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MERCREDI 21 AVRIL 1999 _ #029

 

Latex dans les étoiles

Jeudi, je pars rigoler avec Valérie Lemercier à la Cour des Loges. Venue présenter son dernier film, Le Derrière, la plus gay des performeurs-qui-font-rire semblant un tantinet lasse de la promo imposée, nous filons visionner son oeuvre. Là, on apprend avec amusement que l'aquarium garni d'orange est un must de mauvais goût et qu'il est plus facile d'être homo aujourd'hui que fille de la campagne. Le lendemain, nous répondons brièvement à l'invitation de L'Ambassade pour son inauguration. Le petit club blindé voit un Christian se déhanchant férocement sur le bar pendant que la dee-jaytte Luna bastonne les cloisons d'une hardhouse limite euro-tech. Les convives sentent la carte Visa Premier à pleines narines mais se mouvent avec bonheur et sourires. Bon début. samedi, nous visitons les pentes douces avec un premier arrêt au débat organisé par la librairie État d'Esprit sur le thème : "La littérature gay ? Un ghetto, un leurre ou une nécessité". Trois écrivains se confrontent à un public très gay-propret dans un dialogue cru sur le cul. L'éditeur-écrivain, Guillaume Dustan provoque l'assistance à en faire fuir une dame outrée. Moments intéressants sur l'incompréhension inter-pédés. Nous finissons la nuit à hurler comme des folles le tubesque Sing it Back de Moloko (Boris D. mix) et visitons tour à tour le dépoilant Brick System, l'infiniment sensible Village-Club et terminons à la Divine Comédie, disco grandiose et physiquement décadente.

Spotlights. Funny times. Jeudi, s'il fait beau, un petit apéro à L'escalier (rue de la Platière) ou au Funambule (29, rue de l'Arbre-Sec) pourra vous mettre en jambe pour le week-end. Plus tard, Ludo, Max et Ptie font sauter la drum'n bass au Kamin Club (15, rue Royale). Vendredi, les Pat Delefunk psychédélisent le Ninkasi avec leur groove hip hop. Pendant que la Lady Panoplie crêpe le chignon du Baramix puis de La Marquise avec Miss Kittin et Lyn C, le Kafé Myzik dépoile Tibo, Polo, Nokman et les freshmen pour une Soirée Mix. La chaleur tropicale irradiera le Rail Théâtre avec Mystic Revelation of Rastafari et le Ballet Sandaga (ré-actline : 06 61 88 68 00) tout comme L'Embarcadère au Vip People avec dj Krisfader, Hervé et Izo (quai Rambaud - 06 13 38 51 05). Le Monde à L'envers reçoit le Headach Tour avec Dima, Marc Ayats et Gaston. Samedi, au Fish, Fiat de Luxe avec Super funk et Sexy cool live. La trilogie du Samedi soir (Rico, Love et Dimmattéo) housize le KKo alors que Manoloco s'occupe chaleureusement du Baramix. avant de rejoindre, dimanche, Sven Love au Factory du Stardust. Au Village-Club, la merveilleuse Roussia revient dans notre capitale avec une house fraîche et délicieuse (ré-actline : 04 72 07 72 62).

Votre journal est un torchon. Suite à une énième discussion houleuse avec la direction du Fish, condamnant la ligne éditoriale "méchante et merdique" de cette rubrique, nous éviterons dorénavant de faire des après-coups sur les soirées du club tout en continuant à vous informer sur la programmation du bateau. De plus, Julie de Ma Vie est un nightclub (Decade - Fish) dément formellement les propos tenus dans ces colonnes la semaine dernière. Excuses lui sont faites.

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MERCREDI 28 AVRIL 1999 _ #030

 

Rien contre toi, tout contre moi

"Il a joué avec moi une semaine et s'est juste fait du bien. Et il disparaît", se fixe en sex-victim J.-L., vendredi soir à La Ruche (rue Gentil). J'essaie de le convaincre que la jouissance instantanée était bonne pour chacun d'eux. Pas moyen. La rupture semble trop fraîche pour un entendement minimum. Il se colle à moi et nous poursuivons la huitième muse au Village-Club en roupillage. Le lendemain, après avoir loupé la crémaillère du 2P + C la semaine précédente, nous visitons ce nouveau Navire Night (3, rue Terme). Le concept ne date pas de demain : feu L'Appartement dans le quartier de Beaubourg à Paris avait essuyé les plâtres en configurant un lieu avec cuisine, salle de jeux, salle à manger où chacun laissait un de ses vieux magazines traîner sur la table du salon. Dans le 2P + C lyonnais, calés sur le lit de la chambre à l'étage, deux jeunes étudiants essaient d'attirer sous le polochon leurs accompagnatrices pendant qu'en cuisine, des routards nocturnes se moulent dans le nouveau four à liqueurs. Au rez-de-chaussée, le salon, attenant à la salle de bain, groove sur une R'n'B soft. Au bas de porte, on se dit que le lieu peut être voué à une très bonne réputation, folie et mixité en sus (trop d'étudiants à ce jour). Mixité que l'on retrouve à L'Ambassade en pleine poussée de chaleur. Manoo plante une house entêtante dans notre moelle et le club explose. Tania me taxe de corrompu à la vue d'un verre offert par la direction. Je lui réponds : "C'est juste une politesse. Enfin, je pense." En "corrompu", le lieu paraît sur le bon chemin d'une hype retrouvée et ghettoïsant la crème des kids clubbers de bon goût : "Je rentre de Paris. J'ai trouvé un très joli bracelet chez Colette" (le must du branchouille parisien qui ne sert à rien, NDLR). Nous retrouvons la plupart de ces ambassadeurs, quelques heures plus tard, à s'engouffrer dans la Divine Comédie où un jeune homme se laisse caresser le bas ventre sous condition : "Désolé mais je suis hétéro... mais je n'ai rien contre toi." Il restait tout contre moi.

Spotlights. Qui traîne les nuits, récolte la fièvre. Mercredi, Keep on Mining Skateboard party à La Marquise avec Spider et Philgood. En Presqu'île, dj Jaime spinne la salsa au KKo. Jeudi, le All Sport Café fête son anniversaire avec Némo, Alex Air, Tibo et plus. Retour à La Marquise avec la deuxième session de What is Love avec Pauljean et Rocco en house shakers. Vendredi, Alvax, Maximum Overdrive et Unknow jouent House'o'matic au Cindre Home de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or (ré-actline : 04 78 47 25 17). Alex K, Miss Sandy et Axel crashent la techno au Richard III de Villeurbanne (06 68 17 88 44). Killa Sound System au House of music avec Yann Pyer, Seone, bamboo and more. Samedi, le dépaysement est de rigueur au Dékapé Atelier Studio pour la Journée Cool and Zygomatic Beuf techno Instrumental avec tout plein de vaches et musiques (ré-actline : 03 85 35 24 77). L'Ambassade fait péter les Dollar avec D-troy, Esteban et percus.

La sève du rêve drum'n'bass. La success story continue au Pez Ner. Après un Alex Reece violeur de rythmes, Adam F, J-Majik feat. MCMC et le Natty Bass Sound Sys. junglizent le centre lors de la Metalheadz Flavaz. Le 1er mai et le plan certain du week-end.

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MERCREDI 05 MAI 1999 _ #031

 

Porte ouverte

Enfin. Enfin, un premier signal vient d'être lancé aux patrons de boîte faisant preuve de discriminations raciales à l'entrée de leur établissement. Il était temps. Ce n'est un secret pour personne : les clubs, dans leur grande majorité, claquent la porte au nez des jeunes un peu trop basanés. Ainsi, la discothèque Le Pym's de Tours vient de se voir condamner à verser 12 000 F d'amende plus 6 000 F pour le patron, 3 000 F pour le videur et 1 000 F pour chacun des plaignants dont l'initiateur de la procédure, SOS Racisme. Que les clubs craignent la caillera est une chose. Que leurs portiers soient incapables de déceler les bonnes des mauvaises attitudes en est une autre. Le travail d'un portier se résume aujourd'hui à refuser l'entrée à toute personne qui ne correspond pas aux types de clientèle souhaités dans l'enceinte d'un club. Fort bien et logique commerciale et d'ambiance justifiée. Là où il y a dérapage discriminatoire, c'est lorsqu'un lieu véhicule une réputation de grande mixité et que tout Maghrébin se voit remballer d'un "Non, cela ne va pas être possible" pour les plus polis ou d'un "Non !" autoritaire et condescendant. À quand une action locale comparable à celle de Tours ?

Sensations neurorythmiques. Samedi passé, les disques durs se sont fait graver par centaines à la Jungle Party Metalheadz du Pez Ner : imaginez une tôle chromée brûlante et jetez-y une foule hurlant de bonheur. Vous obtiendrez une des soirées les plus mémorables de la vie d'un clubber lyonnais. Adam F, J-Majik et le toaster MCMC réussissent en 4h de mix à mettre en ébullition un horizon de têtes sautillantes, de bras libérés, de corps en pleurs et yeux brillants. Les trois Britons injectent une jungle hallucinante dans nos corps traversés de free-sons d'excitations. La réussite de la manoeuvre est telle que la montée au cerveau se fait immédiate et restera définitivement inoubliable. Check ! Check ! Check !

Spotlights. Optimal. Mercredi, Noché Latina de Cuba au Chantier avec le groupe Mezclar dès 21h. Jeudi, la Jamaïque prend le relais au House of Music avec Dub Action et Rise up Sound dès 20h. Vendredi, La Marquise accélère la houle drum'n bass avec la Canadienne Maüs et le Natty Bass Sound System pour une nouvelle session de My First Jungle Party. Sur les pentes, le Kafé Myzik joue sa Soirée Mix avec Propel, Niko et Wild. Rencontre trance-psyché au Monde à L'envers avec un live de Jaïa. E-nhancer fait la fête à Miloch, Mekanic's, R-VOzik et Got'X au 36 72 code 070599. Dimanche, Strange House avec D-troy et Sophie au Loft. Avant, un après-midi au vert de l'Atelier Studio Dékapé nous fera le plus grand bien. Au programme, du reggae, ragga et jungle avec le Marjoul crew (03 85 35 24 77).

A-Pi/A-Ni. Le Bistroy fête son cinquième anniversaire. Pour vous en mettre plein le corps et les yeux, mercredi, du reggae avec Tribal System, jeudi, Punish Yourself (et puis quoi encore ?) mixe techno hardcore, vendredi, les In Extremis ralentissent un peu la cadence, samedi, Cox 6 mélange groove et house et dimanche, une journée kermesse et spectacles de rue clôt la semaine folle du bar. Plus d'infos au 04 78 29 66 50 et... joyeux anniversaire.

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INSTINCT NOCTURNE

Écrit par Baptiste Jacquet
a été publié sous l'appellation
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