|
INSTINCT NOCTURNE
|
Écrit
par Baptiste Jacquet |
a été publié sous l'appellation
"Nuits Mobiles" jusqu'au
22 nov. 06 dans l'hebdomadaire
|
|
|
|
MERCREDI 17 MARS 1999 _ #024
|
|
|
|
|
L'an
2000 sans son 1er janvier
Jeudi,
nous vernissons les bouquins gays de la librairie Etat d'esprit,
rue Royale, où le gotha gay philosophe culturbin : "Ton
briquet, c'est pour les poils du nez ?", poétise
une jeune lesbienne. Nous arrosons goulûment l'inauguration
aux Feuillants où Tata Jacqueline, son ex et
nouveau employeur goûtent un peu de serveur en courant entre
les tables au son d'un Stardust éternel. "Ouh
! Baby ! " samedi, le ciel clignote de lampions
bleu vif et tous les hibernants se battent sur les terrasses pour
un peu de lumière chaude. Je rejoins Dj Arnie chez
Profile Coiffure (rue Mercière) , en plein mix housy
pour coupe élégante. La nuit atterrissant, Galactika
bourdonne à la Doua dans un Double Mixte dans tous
ses états : des dancefloors inaudibles séparés
par un simple paravent ("ils ont oublié de faire
toute la hauteur de la salle", fustige Didier).
Désolant. Kiko réussit à capter corps
et ouïes de clubbers délurés et Jeff Sharel
en rajoute dans un live mystico-électro tribal hautement
sensible. Cet homme est un grand. On zappe la salle techno où
décidément les kids n'ont plus rien compris : ambiance
rock antisocial devant une Electric Indigo électrocutée.
"Mes frères, la House Nation n'est pas un mouvement
de rébellion mais de défonces et convivialité",
ritourne ma voix de petit house lover. Nous finissons sur un Éric
Borgo instable mais amusant et nous nous perdons dans des bulles
de savon brillantes. Une nuit de nouveau millénaire au goût
un peu amer.
Beau
tempo. Jeudi, Spaceheads, In Extremis et Ranium font main-basse
sur le Pez-Ner. Dans les pentes, Chef Menteur au Kafé Mysik
pour de la variétoche expérimentale pas toc du tout.
Vendredi, le Rail Théâtre invite Rykkk's, Kaiser Sauze
et un live de Crystal Distortion pour une Froggs sautillante. Apple
Mix Party au Monde à L'envers avec Cedr'x, Alex L et Gaston
et nouveau make up des Lady Panoplie avec Nat et Indigo au Baramix
puis à La Marquise. Samedi, Mental Corporation et Future
Frontier, Jeff Tal et l'Orbital space dj's crew bastonne au 3672
code 20 03 99. Le Fish prend le frais des Pacific Records Steward
Mc Lellah et le Parisien Tom Parris. Engageant.
Bon
tant pis. La semaine de la Saint-Patrick et ses bières
: tous les bars vont vous la faire en turbinant au rythme de "Dans
la vallée, oh, oh... de" (hips, je vais vomir). Dimanche
au Fish, Jacques Haffner s'entoure de ses invités mortuaires
: ambiance pot d'après-enterrement avec Zara boy's and girls.
Tenue noire de rigueur : c'est plus Chic.
|
Haut de page |
MERCREDI
24 MARS 1999 _ #025
|
|
|
|
|
Le
pari ovulaire
Samedi,
le House Of Music (rue de Thou - Lyon 01)
s'essouffle sur les percussions et danses du collectif Ondei.
Marion semble
épanouie à la vue de tous ses amis étudiants
à l'attitude de jeunes premiers rebelles. Un jongleur vient
planter ses boules rouges fluos sous mon verre d'O et nous quittons
le lieu surchauffé avec l'envie d'un peu plus de convivialités.
Direction le Kafé Mysik
au repos ce soir. Installé à une table, un groupe
de beurs disserte sur le rapport frappé La Violence Urbaine
de Florence.
"Tout le problème, moi je dis que c'est une question
d'architecture, d'urbanisme" résume justement un
doux Algérien. Quoique : "On fait quoi après
?" questionne-t-il. "On est un peu bloqué.
Soit on va au Monde à L'envers, soit à L'Oxxo"
répond son pote. La violence urbaine semblait être
aussi là : "raciste poli" de beaucoup de
pubs et clubs intra-muros à la déco réchauffante
et fermant la porte à ces "sauvageons". Je file
au Village-Club
en attente d'un débarquement gay en provenance du concurrent
United Café,
dangereusement "je fais de la merde mais j'en ai plein les
caisses". Manquant d'hormones reproductrices, nous nous
dirigeons vers le Fish et
sa soirée Pacific Records accompagnés du Dj
Romanthony "In da mix"
(Distance) amoureusement planté dans l'autoradio : Affluence
médiocre pour un set torturé, façon briton,
d'un Stewart Mc Lellan
de haute qualité. Une plante de loft me dévore d'un
"tu as bonne mine. Je n'avais jamais vu que tu avais d'aussi
grosses lèvres". Jacqueline,
trentenaire, toise un minet et l'invite à passer la nuit
du 27 dans la maison familiale : "Je crois être bonne
pour faire un gosse millénaire. J'ai lu dans Elle que pour qu'il naisse le premier janvier 2000, il fallait
copuler comme des bêtes samedi prochain."
Rendez-vous pris pour le grand baby bug.
The
pleasure Dome. Jeudi, Le Monde à L'envers joue sa soirée
U.M.F records avec Agoria et Twins. Vendredi, on part faire un petit
tour au nouveau et bouillonnant Funambule (29, rue de l'Arbre sec
- Lyon 1er). On en profitera pour aller fêter l'anniversaire
de La Ruche (22, rue gentil - Lyon 2e et sa grande tombola. En poussant
plus loin, Expérience part à l'assaut du Ninkasi avec
Outside the shop et K-reem, Alex Da et Cyb en chauffeurs de piste.
Quant au Monde à L'envers, il anime sa Rencontre Trance Psyché
en compagnie du briton Mick et des Rebirthers Gill et Tajmahal.
Les plus "sages" iront au Cinéma Opéra dès
22h pour le Kritikator TV et la projection de A gun for Jennifer.
Ca va saigner. Samedi, Salsation nous médicalise la chaleur
des rythmes sudistes à La Marquise pendant que Toy Sun et
Cosmic connexion investissent le Pez Ner pour de l'electro et techno
jazz cérébrales. Dimanche, spécial Bigoudi
à La Station/Divine Comédie (gare des Brotteaux -
Lyon 6e).
Down
U 4. Bien heureux de la première avec un dj Jeno empoisonneur,
Golden Gate Party traverse de nouveau l'atlantique avec Dj Solar
(San-Fransisco) et Dan Ghenacia (Paris). C'est vendredi à
La Marquise et promis à un délire de beats et beaux
corps délirants. Hautement fréquentable.
|
Haut de page |
MERCREDI
31 MARS 1999 _ #026
|
|
|
|
|
Sodome-moi
et après on dort
Le dimanche 21,
le trio Haffner-Jocteur-Trapenat nous a invité à leur Garden Party au
Fish. Grand cocktail VIP où
les plus affamés se jettent sur des petits fours délicieux
et les alcooliques de dancefloors siphonnent de l'eau de vie trouble-tête.
L'ambiance demeure très sage et une fois de plus, le top
de la branchouille lyonnaise se démarque par des tenues de
soirées d'un noir totalitaire et triste à pleurer.
Chrystel m'explique : "Tu sais la couleur noire, outre qu'elle amincit
nos corps, symbolise également la classe." Discutable.
"Enfin, ils sont tous en noir parce qu'il leur est plus
facile d'aller chez Zara que de dégotter une jolie robe aux
couleurs fraîches et flatteuses. Non ?" J'échappe
à cette parlote de chiffonniers et croise Laurent
en charmante compagnie. Il me souffle
à l'oreille : "Elle est plutôt jolie mais bon...Tu
vois ce que je veux dire." Oui en résumé,
Laurent est plus un adepte du commerce de grosses machines et autres
attouchements sexuels plus "virils". Nous commençons
à rouler sous le bar lorsqu'un adorable Bruno,
photographe esthétisant, se jette sous mes yeux. Je lui lâche
mon numéro de mobile en l'invitant à dormir. Pas de
nouvelle avant mardi. Vendredi,
nous regagnons le quai de La Marquise rythmée par Dan
Ghenacia, houser de bon goût. Anthony
me débauche à coup de champagne et la tête finit
par buller. Dehors, deux jeunes hommes près d'une voiture
discutent : "Je veux bien. Mais à cette heure, tu
me sodomises et après on dort...".
Turnaround.
Mercredi, Le Kafé Myzik s'adonne au multikultisound de Nassa
Boy et de dj Slider (Natty Bass Snd) lors de sa Are You Ready for
the Y2K party. Jeudi, Drum & Bass Party au Kamin Club (15, rue
Royale, Lyon 1er) avec dj Fish et plus. Home Town Out Club dans
une grande villa près de Saint Priest avec Pedro del Winter,
Jef K, Swen Love et une grosse surprise. Plus d'infos au 04 72 98
05 00. Vendredi, Bafang invite Skatalites, Babylon Circus et K2R
Riddim au Transbordeur (ré-actline : 06 61 88 68 00) pendant
que le Monde à L'envers reçoit les Parisiens Stephanovitch
et Ido pour une Leitmotiv party (mais quand ce charmant club va-t-il
changer ses flyers bricolos pré-nineties ?). Samedi, Jumping
bass se balade au 36 72 code 060504 avec une brassée de djs
lyonnais et stéphanois dont Eliott, K-reem, Mekanics ou Gaston.
Dimanche, Le Village-Club (6, rue Violi, Lyon 1er) pond un sungay
conseillable, House Paques Party, avec dj Nemo.
Première
Classe. Jeudi, le Fish fête son deuxième anniversaire.
Pour marquer le coup, le bateau se paye le mythique David Morales,
roi des remixes housy en tous genres et producteur classieux. La
sortie est indispensable mais pas synonyme de qualité : l'homme
est instable. Il peut, comme lors d'un de ses derniers passages
parisiens, mixer comme un dieu un soir et redonner comme un bourrin
le lendemain. On vous aura prévenu. Vendredi, son voisin
La Marquise nous narre l'acid jazz avec les Londoniens Eddy Piller
(fondateur du label Acid Jazz) et Paul Murphy (Cream of the beats)
accompagnés de l'Allemand Henry Storch (Unique Records).
Idéal pour se cooler dans les bras de l'être aimé.
|
Haut de page |
MERCREDI
07 AVRIL 1999 _ #027
|
|
|
|
|
Recette
de clubbin'
(pour
patron en manque de hype)
Jeudi,
le Fish fait péter le fond de cale avec David
Morales en gâteau d'anniversaire.
Tout le clubbing lyonnais est de sortie comme au bon vieux temps
où le club venait d'ouvrir et sentait la hype. Le
maître du garage américain a emballé
son petit monde en la jouant house anthologique allumeuse
et body feeling. Et l'on découvre avec plaisir qu'après
avoir joué au branchouille plan-plan, le club se décide
enfin à tenter une avancée vers une réelle
réputation de grand club house. Pour lui et les autres,
voici une petite recette : 1 - Avoir de bons physios à l'entrée
capables d'équilibrer ceux qui ramènent du fric et
ceux qui amuseront les premiers. 2 - Se doter d'un service impeccable
et charmant. 3 - Se booker les djs les plus cotés ou les
plus talentueux. Le dj de renom servant de produit d'appel du type
"je mets ce super dj en tête de gondole. Je sais que
je vends à perte mais ça me permet de me faire de
la pub et de les faire venir à mes autres soirées
plus lucratives". À effectuer au minimum tous les
quinze jours. 3 - Choyer les meilleurs promoteurs d'une adresse
: ceux qui sortent le plus et dans un maximum de lieux, souvent
les gays et la cinquantaine de clubbers définitifs lyonnais.
4 - En plus des incontournables flyers, investir toute la
presse spécialisée nationale qui vous fera redescendre
localement votre nom tout en vous faisant reconnaître nationalement
(et Lyon Cap' ? oui, oui, aussi).
Si en respectant l'ordre de cette stratégie très "business"
vous ne réussissez pas à faire de votre club un des
plus tendance du pays, changez de métier : ouvrez un bordel,
ça rapporte et il y a souvent de l'ambiance.
Spotlights.
Mêlées de pieds. Jeudi, Le Navire night pousse dj Sophie
et D-troy dans le 2 Pièces plus cuisine (superbe flyer).
Au même moment, Le Monde à L'envers bumpe avec les
Parisiens Kifran et Juju pour une X-fly Party. Les scotchés
de techno feront le siège du club qui, le lendemain vendredi,
recevra Laurent Hô et Kraft lors de L'Apple Mix. La plus jolie
des mensuelles du Fish, Decade, nous propose de regoûter à
la pop culture avec dj Sophie. Son voisin la Marquise, fait dans
le rock psychédélique seventies teinté de techno-world
avec les Avignonnais Gûs Weg Watergang. Plus loin, Bestafter
à l'École d'archi de Vaulx-en-Velin avec P. Moore,
St Jean, Strat, Luigi et plus. Ré-actline au 04 78 79 23
69. Samedi, Dj June et Ganryu groovizent le KKo pour une Shibuya
Station (!?). Au Rail Théâtre, le dub de Kaly et Dub
Action s'énergise avec le live techno d'In Extremis. Dimanche,
dès 15h, Après-midi New-jack au New-Import (28, rue
du Doyenné - Lyon 5e). À voir.
Les
pistes aux étoiles. Il va falloir choisir ce samedi entre
l'emballante My First Jungle Party Sessions III avec les english
men Alex Reece et Wax Doctor au Pez Ner, le New-Yorkais groovy Mathias
Heillborn au Fish et Happiness au Transbordeur. Cette dernière
marque le point culminant de la tournée Rhône Alpine
Groove avec une débauche de djs : Ralph, Strat ; Merlin,
Agoria, Kiko, etc., etc. (ré-actline au 36 72 code 7 10 04
99). Comme quoi, certains week-ends, Lyon est capable d'aligner
au moins trois soirées de haut-clubbing.
|
Haut de page |
MERCREDI
14 AVRIL 1999 _ #028
|
|
|
|
|
Tout
le monde a de petits yeux sauf Candy
Vendredi, nous
pénétrons dans l'univers magnifiquement vulgaire de
Décade au Fish où Sophie nous assène
sa hardhouse modeste. Nous flottons sur les ballons plaqués
au plafond et Julie vient nous narrer son aventure avec Olivier
: "Il s'est trouvé hypermoche en photo dans Nuits
Mobiles. Il veut me montrer la chose dans sa voiture. On s'est galoché
à mort et il a l'air assez facile. Je conclus bientôt."
Tout près, La Marquise ne désemplit pas et
Gus Weg Watergang frappe les djembés à donner
le mal de mer sous le roulis provoqué par les admirateurs.
Au petit matin, Julien me convainc que je n'ai pas de petits
yeux fatigués : "Il n'y a que Candy qui a de grands
yeux." samedi, nous flirtons avec la house
heureusement stupide de l'album des Idjuts
Boys (Glasgow Underground Rec.) puis prenons le chemin
du Pez Ner pour chahuter avec les junglists Wax
Doctor et Alex Reece. Le premier ping pong entre
l'outre-tombe ténébreuse et une échappée
belle jumpante tandis que le second s'évade dans une drum'n
bass atmosphérique. De beats new-wave à l'Ellie
et Jacno à des bleeps funky, l'Anglais nous éclate
les rotules et soulève notre tête dans un paradis sonore.
Hyperplan du week-end. Nous partons retrouver Mathias Heilborn
au Fish qui pousse le garage à outrance : bienfait
mais impossible d'oublier la jungle passée. dimanche,
Radio FG diffuse un set de la Chicagoan dj Harvey. Cette résidente
mensuelle du Wub parisien est une réelle divinité
de house chaleureuse et groovy. À quand dans
nos clubs ?
Spotlights.
Sounds laborotary. Mercredi, dj Spider dégorge sa salsa caliente
au KKo. Au même moment, La Marquise tatoue vos oreilles d'une
Tribal Boom Boom avec dj Freddy. Le lendemain, jeudi, toujours sur
la péniche, What is Love avec dj Manoo et Francky Meola pour
une ambiance paradise garage. Vendredi, crémaillère
du 2P + C au Navire Night pendant que Le Kafé Myzik fête
son sixième anniversaire. Joyeux anniversaire au plus coolant
bar du coin ! Le Monde à L'envers booste son Automatik avec
Alex K, Agoria et Onark. Samedi, Sound Cruiser avec les Plexus et
Orbital Space crews encouragés par les lives de Maximum over
Drive et Got'X (ré-actline : 36 72 code 170400). Le Pez Ner
tabasse en tech-hardcore avec Riket et Rolotte : Tribal Dance Fury.
Dimanche, C'est Vache à Meuh au Village-Club (6, rue Violi
- Lyon 1er) avec Sophie et Rocco. Pour gars sensibles et G-friendly.
À
grands flots. Vendredi, énième sauvetage de L'Ambassade
avec soirée inaugurale où le Tout Lyon est attendu
pour découvrir entre autres la dee-jet Luna from Miami. Sûr
de son coup, le Fish invite l'extasiant Paul Johnson de Chicago.
Hautement fréquentable si l'on est house purist et bien blanc
de peau : À quand l'arrêt de ce comportement d'exclusion
raciste où Beur signifie obligatoirement problèmes
? (remarque valable pour bien d'autres lieux). Samedi, La Marquise
confirme sa suprématie de upliftin'club avec The Clone, petit
protégé des Daft-roulé dans les billets-Punk.
Le fleuve n'a qu'à bien se tenir.
|
Haut de page |
MERCREDI
21 AVRIL 1999 _ #029
|
|
|
|
|
Latex
dans les étoiles
Jeudi,
je pars rigoler avec Valérie Lemercier à la
Cour des Loges. Venue présenter son dernier film,
Le Derrière, la plus gay des performeurs-qui-font-rire
semblant un tantinet lasse de la promo imposée, nous filons
visionner son oeuvre. Là, on apprend avec amusement que l'aquarium
garni d'orange est un must de mauvais goût et qu'il est plus
facile d'être homo aujourd'hui que fille de la campagne. Le
lendemain, nous répondons brièvement à l'invitation
de L'Ambassade pour son inauguration. Le petit club blindé
voit un Christian se déhanchant férocement
sur le bar pendant que la dee-jaytte Luna bastonne les cloisons
d'une hardhouse limite euro-tech. Les convives sentent
la carte Visa Premier à pleines narines mais se mouvent
avec bonheur et sourires. Bon début. samedi, nous
visitons les pentes douces avec un premier arrêt au débat
organisé par la librairie État d'Esprit sur
le thème : "La littérature gay ? Un ghetto,
un leurre ou une nécessité". Trois écrivains
se confrontent à un public très gay-propret dans un
dialogue cru sur le cul. L'éditeur-écrivain, Guillaume
Dustan provoque l'assistance à en faire fuir une dame
outrée. Moments intéressants sur l'incompréhension
inter-pédés. Nous finissons la nuit à hurler
comme des folles le tubesque Sing it Back de Moloko
(Boris D. mix) et visitons tour à tour le dépoilant
Brick System, l'infiniment sensible Village-Club et
terminons à la Divine Comédie, disco grandiose
et physiquement décadente.
Spotlights.
Funny times. Jeudi, s'il fait beau, un petit apéro à
L'escalier (rue de la Platière) ou au Funambule (29, rue
de l'Arbre-Sec) pourra vous mettre en jambe pour le week-end. Plus
tard, Ludo, Max et Ptie font sauter la drum'n bass au Kamin Club
(15, rue Royale). Vendredi, les Pat Delefunk psychédélisent
le Ninkasi avec leur groove hip hop. Pendant que la Lady Panoplie
crêpe le chignon du Baramix puis de La Marquise avec Miss
Kittin et Lyn C, le Kafé Myzik dépoile Tibo, Polo,
Nokman et les freshmen pour une Soirée Mix. La chaleur tropicale
irradiera le Rail Théâtre avec Mystic Revelation of
Rastafari et le Ballet Sandaga (ré-actline : 06 61 88 68
00) tout comme L'Embarcadère au Vip People avec dj Krisfader,
Hervé et Izo (quai Rambaud - 06 13 38 51 05). Le Monde à
L'envers reçoit le Headach Tour avec Dima, Marc Ayats et
Gaston. Samedi, au Fish, Fiat de Luxe avec Super funk et Sexy cool
live. La trilogie du Samedi soir (Rico, Love et Dimmattéo)
housize le KKo alors que Manoloco s'occupe chaleureusement du Baramix.
avant de rejoindre, dimanche, Sven Love au Factory du Stardust.
Au Village-Club, la merveilleuse Roussia revient dans notre capitale
avec une house fraîche et délicieuse (ré-actline
: 04 72 07 72 62).
Votre
journal est un torchon. Suite à une énième
discussion houleuse avec la direction du Fish, condamnant la ligne
éditoriale "méchante et merdique" de cette
rubrique, nous éviterons dorénavant de faire des après-coups
sur les soirées du club tout en continuant à vous
informer sur la programmation du bateau. De plus, Julie de Ma Vie
est un nightclub (Decade - Fish) dément formellement les
propos tenus dans ces colonnes la semaine dernière. Excuses
lui sont faites.
|
Haut de page |
MERCREDI
28 AVRIL 1999 _ #030
|
|
|
|
|
Rien
contre toi, tout contre moi
"Il a joué avec moi une semaine et s'est juste fait du bien.
Et il disparaît", se fixe en sex-victim J.-L.,
vendredi soir à La Ruche (rue Gentil). J'essaie de
le convaincre que la jouissance instantanée était
bonne pour chacun d'eux. Pas moyen. La rupture semble trop fraîche
pour un entendement minimum. Il se colle à moi et nous poursuivons
la huitième muse au Village-Club
en roupillage. Le lendemain, après avoir loupé la
crémaillère du 2P + C la semaine précédente,
nous visitons ce nouveau Navire Night (3, rue Terme). Le concept
ne date pas de demain : feu L'Appartement dans le quartier de Beaubourg à
Paris avait essuyé les plâtres en configurant un lieu
avec cuisine, salle de jeux, salle à manger où chacun
laissait un de ses vieux magazines traîner sur la table du
salon. Dans le 2P + C lyonnais, calés sur le lit de la chambre
à l'étage, deux jeunes étudiants essaient d'attirer
sous le polochon leurs accompagnatrices pendant qu'en cuisine, des
routards nocturnes se moulent dans le nouveau four à liqueurs.
Au rez-de-chaussée, le salon, attenant à la salle
de bain, groove sur une R'n'B soft. Au bas de porte, on se dit que
le lieu peut être voué à une très bonne
réputation, folie et mixité en sus (trop d'étudiants
à ce jour). Mixité que l'on retrouve à L'Ambassade
en pleine poussée de chaleur. Manoo plante une house entêtante
dans notre moelle et le club explose. Tania
me taxe de corrompu à la vue d'un verre offert par la direction.
Je lui réponds : "C'est juste une politesse. Enfin,
je pense." En "corrompu", le lieu paraît
sur le bon chemin d'une hype retrouvée et ghettoïsant
la crème des kids clubbers de bon goût : "Je
rentre de Paris. J'ai trouvé un très joli bracelet
chez Colette" (le must du branchouille parisien
qui ne sert à rien, NDLR). Nous retrouvons la plupart de
ces ambassadeurs, quelques heures plus tard, à s'engouffrer
dans la Divine Comédie où
un jeune homme se laisse caresser le bas ventre sous condition :
"Désolé mais je suis hétéro...
mais je n'ai rien contre toi." Il restait tout contre moi.
Spotlights.
Qui traîne les nuits, récolte la fièvre. Mercredi,
Keep on Mining Skateboard party à La Marquise avec Spider
et Philgood. En Presqu'île, dj Jaime spinne la salsa au KKo.
Jeudi, le All Sport Café fête son anniversaire avec
Némo, Alex Air, Tibo et plus. Retour à La Marquise
avec la deuxième session de What is Love avec Pauljean et
Rocco en house shakers. Vendredi, Alvax, Maximum Overdrive et Unknow
jouent House'o'matic au Cindre Home de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or (ré-actline
: 04 78 47 25 17). Alex K, Miss Sandy et Axel crashent la techno
au Richard III de Villeurbanne (06 68 17 88 44). Killa Sound System
au House of music avec Yann Pyer, Seone, bamboo and more. Samedi,
le dépaysement est de rigueur au Dékapé Atelier
Studio pour la Journée Cool and Zygomatic Beuf techno Instrumental
avec tout plein de vaches et musiques (ré-actline : 03 85
35 24 77). L'Ambassade fait péter les Dollar avec D-troy,
Esteban et percus.
La
sève du rêve drum'n'bass. La success story continue
au Pez Ner. Après un Alex Reece violeur de rythmes, Adam
F, J-Majik feat. MCMC et le Natty Bass Sound Sys. junglizent le
centre lors de la Metalheadz Flavaz. Le 1er mai et le plan certain
du week-end.
|
Haut de page |
MERCREDI
05 MAI 1999 _ #031
|
|
|
|
|
Porte
ouverte
Enfin. Enfin, un premier signal vient d'être lancé
aux patrons de boîte faisant preuve de discriminations raciales
à l'entrée de leur établissement. Il était
temps. Ce n'est un secret pour personne : les clubs, dans leur grande
majorité, claquent la porte au nez des jeunes un peu trop
basanés. Ainsi, la discothèque Le Pym's de Tours vient de se voir
condamner à verser 12 000 F d'amende plus 6 000 F pour le
patron, 3 000 F pour le videur et 1 000 F pour chacun des plaignants
dont l'initiateur de la procédure, SOS Racisme. Que les clubs craignent
la caillera est une chose. Que leurs portiers soient incapables
de déceler les bonnes des mauvaises attitudes en est une
autre. Le travail d'un portier se résume aujourd'hui à
refuser l'entrée à toute personne qui ne correspond
pas aux types de clientèle souhaités dans l'enceinte
d'un club. Fort bien et logique commerciale et d'ambiance justifiée.
Là où il y a dérapage discriminatoire, c'est
lorsqu'un lieu véhicule une réputation de grande mixité
et que tout Maghrébin se voit remballer d'un "Non,
cela ne va pas être possible" pour les plus polis
ou d'un "Non !" autoritaire et condescendant. À
quand une action locale comparable à celle de Tours ?
Sensations neurorythmiques. Samedi
passé, les disques durs se sont fait graver par centaines
à la Jungle Party Metalheadz du Pez
Ner : imaginez une tôle chromée
brûlante et jetez-y une foule hurlant de bonheur. Vous obtiendrez
une des soirées les plus mémorables de la vie d'un
clubber lyonnais. Adam F, J-Majik et le toaster MCMC
réussissent en 4h de mix à mettre en ébullition
un horizon de têtes sautillantes, de bras libérés,
de corps en pleurs et yeux brillants. Les trois Britons injectent
une jungle hallucinante dans nos corps traversés de free-sons
d'excitations. La réussite de la manoeuvre est telle que
la montée au cerveau se fait immédiate et restera
définitivement inoubliable. Check ! Check ! Check !
Spotlights.
Optimal. Mercredi, Noché Latina de Cuba au Chantier avec
le groupe Mezclar dès 21h. Jeudi, la Jamaïque prend
le relais au House of Music avec Dub Action et Rise up Sound dès
20h. Vendredi, La Marquise accélère la houle drum'n
bass avec la Canadienne Maüs et le Natty Bass Sound System
pour une nouvelle session de My First Jungle Party. Sur les pentes,
le Kafé Myzik joue sa Soirée Mix avec Propel, Niko
et Wild. Rencontre trance-psyché au Monde à L'envers
avec un live de Jaïa. E-nhancer fait la fête à
Miloch, Mekanic's, R-VOzik et Got'X au 36 72 code 070599. Dimanche,
Strange House avec D-troy et Sophie au Loft. Avant, un après-midi
au vert de l'Atelier Studio Dékapé nous fera le plus
grand bien. Au programme, du reggae, ragga et jungle avec le Marjoul
crew (03 85 35 24 77).
A-Pi/A-Ni.
Le Bistroy fête son cinquième anniversaire. Pour vous
en mettre plein le corps et les yeux, mercredi, du reggae avec Tribal
System, jeudi, Punish Yourself (et puis quoi encore ?) mixe techno
hardcore, vendredi, les In Extremis ralentissent un peu la cadence,
samedi, Cox 6 mélange groove et house et dimanche, une journée
kermesse et spectacles de rue clôt la semaine folle du bar.
Plus d'infos au 04 78 29 66 50 et... joyeux anniversaire.
|
Haut de page |
INSTINCT NOCTURNE
|
Écrit
par Baptiste Jacquet |
a été publié sous l'appellation
"Nuits Mobiles" jusqu'au
22 nov. 06 dans l'hebdomadaire
|
|
|
|
|
|