Beaujour ou beausoir.
(épongez le temps imparfait du moment de lecture)

Ce courrier électronique n'est que le telex bimensuel de l'association beadoa (Bien Engagés Autour Des Oreilles Associés) et non un SPAM disgracieux et encombrant.

Si nous étions plus avares, nous serions peu bavards. D'accord la formule sent la poésie d'un calendrier de facteur. Mais, pour ces nouvelles importantes transmises, Anne LS en rajoute toujours plus. "Si si, ça, c'est terrible. Il faut le mettre. Tiens, on ne peut pas passer à côté de cette expo", s'emporte celle qui n'est pas niçoise. Comme Baptiste Jacquet tremble sous la couette à essayer de mettre la clé dans le démarreur d'un cerveau grippé et Z2 en évasion, l'entreprise beadoa* rame beaucoup dans le vide même si l'avenir s'annonce amusant et pleins de projets à bien vivre que nous vanterons, avec fêtes et fracas, sous peu.

Avant ce futur, faisons glisser nos souris et à la prochaine.

beadoa Média Central Services au 28 mars 2005
we do the work - you do the pleasure

pop up *
vendredi 01 avril + vendredi 15 avril 2005

Depuis le 25 mars 2005, immarcescible & flavescent* clique sur la musique expérimentale avec une série de concerts electro-poppeux et sur le magnéto à projections de films et vidéos. Ce manifestif pop up* s'ouvre, en résonance à l'exposition Andy Warhol, l'oeuvre Ultime, en une série de petites fenètres créatives. Au programme de ces deux prochains vendredis, des histoires de femmes un peu cra-cra. I shot Andy Warhol de mary harron* ou la vie de valerie solanas*, la folle dingue qui tira sur le pop artist (le 15 à 20h) et Superstar, the karen carpenter story de todd haynes*, moyen métrage culte réalisé à l'aide de poupées barbie et narrant la fin tragique de cette femme atteinte d'anorexie mentale (le 01 à 20h). Secouant et trop fort.

Baptiste Jacquet

musée d'art contemporain *
cité internationale
81 quai charles de gaule
lyon 69006
réact-line * 04 72 69 17 17
entrée * gratis

Ça tranche
du vendredi 01 au dimanche 03 avril 2005

L'équipe des subsistances * initie des rendez-vous précieux dans le monde culturel lyonnais.

Depuis un an, ses week-end* ont fait découvrir à un public, chaque fois plus nombreux, des spectacles variés et surprenants.

Je reste avec le souvenir de steven cohen* en scène dans un équilibre fragile, de mathurin bolze* en vol plané au dessus de ses trampolines, des pas glissés des danseurs de mathilde monnier* ou, encore, de la poésie et de l'humour cynique du monologue de lina saneh*.

Le week-end prochain, Çà tranche*, une nouvelle rencontre avec un programme surprenant et parfois épidermique. Alors, à vos horaires et vos réservations. La série est dense, et seuls les retards de certains spectacles vous permettront de boire et manger.

Les echos sonores 10* clôturent les soirées de vendredi et samedi. Une sélection de groupes pop rock dont je n'aurais pas la malhonnêteté de vous parler ne les connaissant pas du tout. Une petite visite sur leur site respectif sera plus instructive. Une mention spéciale pour le site de my robot friend* où l'on apprend sa participation au clip mythique et euphorisant de le tigre*.

Curiosité est la qualité principale qui sera exigée pour apprécier ces trois journées. Accepter l'idée que voir et découvrir est plus important qu'aimer ou ne pas aimer.

Anne LS

subsistances*
8 bis quai saint-vincent
lyon 69001
réact-line * 04 78 30 37 24
entrée * gratis ou presque donné

meeting with Tony wilson
samedi 02 avril 2005 à 17h

Toutes les revues musicales célébrants les djs et les organisateurs de soirées, tous les magazines de dance furent impuissants pour rendre compte de l'avènement de la house music avec authenticité.

Car la vraie histoire ne se trouve pas sur les macarons des white labels ou dans les techniques de mixes mais dans les émotions des personnes ayant vécu ce désordre, cette absurdité, ces excès et moments de grâces ou soulever l'aiguille d'un disque dont l'écho résonne dans le sound-system d'un club équivaut à foudroyer cinq cents, mille, cinquante mille personnes d'un seul coup.

Rencontrer tony wilson*, c'est écouter la vraie histoire de la dernière grande révolution musicale. L'anglais est fondateur du label factory *, relayé par un club mythique, the hacienda *, et son programmateur paul cons* qui lança les plus grands djs anglais de mark moore* à mike pikering* en passant par notre dj pedro* au pays de Madchester.

Z2

bibliothèque municipale part-dieu *
30 boulevard vivier-merle
lyon 69006
réact-line * 04 78 62 18 00
entrée * gratis

Vendredi 13
compilation

À l'origine association festive et confidentielle, vendredi 13* se lance dans la production et distributrion de disques. Le son diffusé lors de leurs soirées semi-privées entre amis tarés et amis encore plus tarés se retrouve désormais gravé sur plastique d'argent.

Cette compilation fait découvrir les compositions de damien clever *, dj love* et kyle troy*, trois djs lyonnais qui essouflent les fétards dans les soirées privées, les clubs de la région et grandes banlieues françaises.

Le lancement interplanétaire de l'objet bien identifié s'effectue en trois étapes : une présentation presse (le jeudi 31 mars) ; une distribution ludique accompagnant la sortie du trimestriel trublyon* (le 14 avril 2005) et, enfin, une sortie officielle avec les trois artistes en live sur la péniche la marquise * (20, quai augagneur - lyon 69003) bloquée au 16 avril 2005.

Anne LS

album de la quinzaine * platine *
vitalic

vitalic *
ok cowboy
citizen records - pias

participer au prochain flashmob

flashmob

Otra Otra
samedi 02 avril 2005

On ne pourra pas taxer les organisateurs de LA soirée de Paris d'être de fins limonadiers dotés d'un sens forcé en branchitude markétée. C'est écrit sur le carton d'annonce de cette nouvelle otra otra* : "la dernière aurait pu être un peu mieux". Oui, la dernière aurait pu être mieux. Mais ne tombons pas la critique exagèrée non plus. Car où peut-on danser sur de la musique sensible et parlante (ce coup prochain, mandel turner*, andré* et nick v*) tout en étant choyé par une foule de sourires et de corps hypnotisés par le groove, excité par autant de sympathies et recouvert de bien-être à 6h du matin ? Hein ?

Attention, après le trabendo*, la fête retourne au bercail, à la boule noire*. Afin d'éviter la file d'attente interminable, il est conseillé d'arriver tôt.

Baptiste Jacquet

la boule noire *
120 boulevard rochechouart
paris 75018
metro * anvers / pigalle
entrée * 14 boxes

Katapult
samedi 09 avril 2005

Pour les trentenaires qui ont vu naître la house music, le nom de baby ford* ressortira d'un case mémoire marquée "mes premiers émois électroniques - angleterre". Celle qui contient également les vénérables s-express*, coldcut*, bomb the bass* ou beatmasters*. Chapeauté d'une tête d'alien, baby ford* amusait les raves avec un "oochy kootchy" perlé d'acid house avant d'aligner une série de morceaux à succès dont un "children of the revolution" magnifique. Le producteur s'évadera vite dans des recherches plus minimalistes, collaborera avec les allemands, conceptualisera des titres d'electronica listening. Bref, il calmera les beats tout en ne perdant jamais le fil du loufoque bizarre, pas très straight. Invité par le shop katapult*, il partage la piste de danse avec thomas melchior* (playhouse) ainsi que laetitia* et alex* du disc-shop.

Sortie définitive de la quinzaine.

Baptiste Jacquet

le nouveau casino *
109 rue Oberkampf
paris 75011
metro * parmentier
entrée * 10 boxes

Divine
vendredi 08 avril 2005

La soirée labelisée divine* prend un rythme de croisière sur lyon tout en poursuivant les bons tempi dans sa résidence du rex club* Paris. La tête de line-up pour cette nouvelle édition délocalisée va encourager une mise à feu du parterre de danseurs : carl finlow* as known as random factor* jouera un live laptop (merde, putain, va falloir arrêter avec ce trip passéiste) légèrement minimal, rondement cheville-tourneur. Co-fondateur du label 20:20 vision* et signataire sur playhouse*, l'anglais peut tout aussi bien emmerder que percher son monde au plafond. En seconds manipulateurs de foule, cyrille l'architecte* et rico* garantiront le versant "déconne" de cette fête high quality.

Baptiste Jacquet

DV1 *
6 rue violi
lyon 69001

frites land *

Depuis Lyon, il faut 3h30 pour se rendre à Bruxelles en TGV. Ce qui laisse le temps d'étudier les brochures qui guident le touriste vers ce qu'il doit voir de "beau" (sa Grand Place, son emblématique Manneken Pis ou son fameux Atomium). Autant de monuments du patrimoine sensés émerveiller le centre ville pourtant défigurée par des blockhaus ignobles enfermant dans ses murs glacés les nouveaux cravatés de l'Europe.

Mais comme en voyage, on se sent l'âme d'un aventurier, on va voir un peu plus loin pour trouver les quartiers dits "authentiques". Là, on découvre plein de bars branchés et de jolies boutiques dans des quartiers préfabriqués. Comme ça, tout le monde est content : du touriste appliqué au branché-aventurier. Une urbanisation meringuée où l'on n'a pas besoin d'aller voir plus loin puisque ici tout est beau, cool et sans danger.

Sauf qu'une fois par an, pour le brxlbravo*, les associations culturelles et artistiques mettent à mal cette organisation bien cadrée. Un peu comme si, à Lyon, une association détournait les visiteurs d'une grande messe touristique pour faire découvrir le quartier de la Guillotière impliqué dans un projet artistique urbain autour de la lumière. Bref, lors du week-end des arts *, Bruxelles entre en résistance et décide de remettre en perspective la question de (sur)vie en ville. Par l'ouverture, le désir de dialogue et le rapprochement des habitants, on cherche des solutions pour échapper à la ville du tout profit. La cité met alors en avant ses artistes contemporains dans leurs capacités à interpeler l'urbain et à questionner ses valeurs fondamentales. Au fil de leurs interventions, les artistes peuvent révéler les fractures sociales, les contradictions d'une cité qui n'est pas qu'un centre administratif mais une ville hétéroclite, métissée et composée de quartiers tous singuliers.

Dans cette ville banque-isolée, ce week-end des art * recréé du lien entre les fragments d'une ville pour recomposer un récit territorial et réveiller la magie des lieux. Découvrir des chemins de traverse tout en lançant des invitations à l'intime, à la rencontre particulière et à l'expérience sensible au milieu des habitants dans l'espoir ou l'utopie.

superclub versus superflics *

C'est ce que l'on appelle un gachis grandiose. C'est une injustice anecdotique au regard de celles qui peuvent tomber sur le monde souffrant. Cela restera certes une histoire bête mais à sortir les crocs de rage.

Le dimanche 27 mars 2005, le hang'art*, salle de fête préfabriquée et moche du septième arrondissement, s'enjolive de trois cents danseurs pour une nuit avec des spin doctors talentueux comme maud*, heiko* du label playhouse et superpitcher*.

Nous avions déjà assisté aux naufrages de plusieurs soirées dans ce lieu difficile à trouver, perdu dans la partie dortoir du quartier de Gerland mais bien isolé des chambrées avoisinantes de citadins en sommeil. Pour superclub*, un service d'ordre poli et pratiquant les fouilles d'usages à l'entrée. Public mixte et souriant, plutôt clubby gay ou sexy amusant. Rien ne sentait la cramouille ou le concours de narinettes dans les chiottes. Bon sound system. Boissons dans une fourchette de prix basse. Un light show trop agressif mais scanneur d'un dancefloor content de s'agiter dans un nouveau lieu sur de la bonne musique. Lorsque superpitcher* lance son titre "baby is on fire", tous les bras se lèvent et nous pensons nous diriger vers un lever de soleil pour épuisés heureux.

L'ordre aléatoire se chargera de nous remettre à notre place et de jouer avec nos frustrations. A 4h du matin, le dj-producteur allemand baisse le son. Les rayons lumineux s'immobilisent. La foule ne comprend pas, arrête de danser et appellent au secours par des cris d'insoumis.

Dehors, un camion de flics stationne au milieu de la rue déserte. Des bleus font autorité et décident que la fête est finie.

J'ai du mal à comprendre pourquoi les pouvoirs publics locaux ont joué à tue-fête de cette manière. Ce rassemblement ne créait aucune nuisance sonore à l'extérieur du lieu et ne concentrait aucun fou dangereux ou méchant drogué.

J'ai du mal à me sentir solidaire avec cette mairie d'arrondissement (socialiste qui plus est) se vantant de développer un nouveau quartier high tech et refusant, dans sa toute relative modernité, que des jeunes s'amusent dans ces beaux immeubles proprets.

J'ai du mal à adhérer à la politique de la mairie centrale en matière de musiques électroniques, celle qui finance un festival qui leurs est dédié (nuits sonores *) mais ne soutient pas les entreprises privées et indépendantes qui les promeuvent, ne lui demandent pas un seul denier et se conforment aux mesures sanitaires et de sécurités imposées pour le bon déroulement de leurs événements.

Les élus socialistes de la ville répondront que c'est la préfecture qui fait la loi, que celle-ci est de droite et "liberticide". Biensûr.

Tout notre soutien et encouragements aux organisateurs de cette soirée massacrée.

Merci à eux.

Baptiste Jacquet

* * *   nota important et clignotant par beadoa *

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