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interview * netexpress - beadoa *

Bande vitalic

Si les musiques électroniques se réfléchissent aujourd'hui comme des compositions raisonnées et à fortes références ajoutées, Vitalic rappelle qu'elles sont avant tout des attrape-tripes et affaires de coeur qui collent au cul. Drague téléphonique avec le producteur dijonnais, "hardcore party guy" du futur présent.

Dans la confidentialité des raves et manèges à danser électro, réaliser un anthem (tube liant qui déboîte tous les corps et colle un sourire aux lèvres) est exceptionnel : beaucoup de disques produits, des milliers de djs sans les menottes des majors aux poignets, peu de relais médiatiques pour fixer hors du lot un bon hit à matraquer sur la radio du matin. Alors, il y a des morceaux clandestins qui restent vénérés par l'underground (mais ignorés des autres) pour toujours ("Plastic Dream" de Jaydee) et ceux qui deviennent stars majeures ("Da Funk" de Daft Punk) ou bâtardisantes ("Go" de Moby).

"Poney EP" devient anthem au cours de l'été 2001. Sorti par le label allemand Gigolo Records, la production est signée Vitalic. À l'étranger, l'auteur prétend émigrer d'Ukraine et produire sa musique à Munich. En France, Vitalic s'appelait aussi Dima. Dima vit à Dijon et déconne ses nuits à L'An-fer, feu club culte. Suivront des remixes pour The Hacker ou Björk, quelques maxis pour gonfler sa réputation de jeune poulain fougueux et prèt à devenir tête de file de la nouvelle vague d'électronique nationale, celle de l'énergie, du traitement salace des sons et qui fait tout mouiller. En scène, il fanatise les filles et essoufle les mecs. Sur disque, il écrit l'air du temps : rageur, sexuel et exaltant.

Allons, répondez-nous maintenant, beau cowboy.

Baptiste Jacquet

beadoa * allo ?

vitalic * oui, je t'écoute.

beadoa * bonjour.

vitalic * bonjour.

beadoa * Commençons, si vous le voulez bien, par cette histoire de fausse biographie. Vous n'êtes pas ukrainien ?

vitalic * Non. Je suis français. J'ai inventé ma propre biographie avec tous les ingrédients de films un peu "à la russe" dans tout ce qu'ils peuvent véhiculer d'images horribles. En fait, c'était pour faire une blague. Le coup de la prostitution masculine chez les ressortissants des pays de l'est, ce genre de choses, me semblait exotique.

beadoa * Il y a quelques années, vous étiez Dima. Comment s'est faite votre "naturalisation" en Vitalic ?

vitalic * La raison principale est qu'en tant que Dima, je faisais de la techno pure et dure. Lorsque mes lives en sortaient, le public suivait moins. Dès lors, avec Vitalic, musicalement, je pouvais repartir à zéro vers de nouvelles directions, peut-être plus disco ou plus rock. Parallèlement, Dima était signé sur step 2 house, un label parisien pourave : les disques sortaient à l'arrache sans suivi, ni accompagnement des signatures. Changer de nom me libérait ainsi d'une partie du contrat me liant avec ce label.

beadoa * Comment avez-vous "basculé" dans la musique techno ?

vitalic * Il n'y a pas eu de révélation. C'est quelque chose que j'ai eu envie de faire progressivement : j'ai acheté une machine puis une deuxième...

beadoa * Vous êtez un fêtard ou du genre autiste planqué dans son home-studio ?

vitalic * Je suis un "hardcore party guy". Je pourrais faire l'intello de la musique mais je ne le suis pas.

beadoa * Pourtant, sur scène, vous portez le costume-cravate bien propret, limite intello...

vitalic * J'achète de beaux costumes. Il faut bien que je trouve des occasions pour les porter. (petit rire)

beadoa * Personne ne se moque de vous ?

vitalic * Tu veux rire !? Mes potes trouvent ça classe.

beadoa * On pourrait te taxer d'étudier ton image...

vitalic * Apparemment on me parle de plus en plus de ma tenue sur scène. Mais, ce n'est pas quelque chose de prévu. Lorsque j'arrive dans une ville pour jouer, j'ai tout un tas de merdier et, au dernier moment, je décide. Alors, c'est vrai que si je ne m'habille pas comme ça pendant mon live, il y a parfois une sorte de déception du genre "ouaih, tu n'es pas venu avec la cravate". Mais, je n'ai pas envie que ce soit automatique. Pour ok cowboy, l'image homogène qu'il y a autour de l'album ou les vidéos ne sont pas, non plus, étudiées : j'avais envie que ce soit comme ça. Nous ne nous sommes pas mis à douze autour d'une table pour marketer ma tenue vestimentaire, passer des coups de fils à New-York pour valider. Peut-être que, plus tard, je serais habillé comme une merde.

beadoa * Pour appuyer sur ma question précèdente, on a plus souvent l'habitude de voir des djs ou producteurs portants des t-shirts de labels sur un jeans. Quand tu vois Miss Kittin au Sonar avec une foule au premier rang qui la vénère, mate son look sexy et la prend en photo, ça fait un peu rock-star. Toi, c'est un peu pareil, non ?

vitalic * (agacements dans la voix) Mais, il n'y a pas de règles. La techno n'a pas à être "comme ça" ou le rock, "comme ça". Toutes les rock stars ne sont pas obligées de défoncer les chambres d'hôtel et les mecs de techno d'avoir les lèvres en cul de bouteille à se prendre la tête sur un live béta puis d'en parler pendant des heures. Ce dernier peut très bien avoir un comportement de rock star et inversément. Personnellement, Caro (Miss Kittin - NDLR) et, Michel (The Hacker - NDLR) dans une moindre mesure, on ne fait pas partie de cette scène là... de lunetteux. Caro, peut-être un peu plus : elle aime bien les Kompakt, ce type de milieux un peu intello, et les fréquente beaucoup. Je ne me sens pas du tout là dedans. Enfin, je n'aime pas particulièrement me faire prendre en photo : je ne trouve pas cela très naturel. Mais pour faire plaisir aux gars, aux meufs, je peux donner un peu de ma personne sans en faire des tonnes. Même si j'ai plutôt tendance à filer dans les backstages après avoir joué. Je suis distant d'une certaine manière mais pas tant que ça parce que je n'ai pas envie de suivre les codes.

beadoa * Dans le même trip "rock-star" : Avec toutes les personnes qui t'adulent, tu peux aisément finir en chambre avec l'une d'entre elles, une fois ton live terminé ?

vitalic * Tu veux savoir si je rentre avec trois greluches dans le backstage entre chaque live ? Si on se met des mains ? Tout ça ? Euh, pas trop, non.

beadoa * Utiliser les titres Poney Ep pour un maxi et Ok cowboy pour un album, c'est un peu cavalier tout ça...

vitalic * (sourire) En fait, je ne me suis rendu compte que très récemment qu'il y avait une continuité dans les titres. Il n'y a cependant aucune relation avec l'environnement du western ou une esthétique à la Madonna. "Ok Cowboy", c'est plus par rapport, justement, aux codes du milieu techno ou de ceux du rock. C'est une attitude, celle de l'outsider qui trace son chemin. Sur cet album, je n'ai pas composé des morceaux de dingues pour en mettre plein la vue ou d'autres plus "tranquilles" parce qu'il fallait faire des trucs pas techno pour jouer son intéressant. J'ai fait l'album que j'avais envie de faire : Il y a une polka, des orgues... Des fois, c'est techno. Des fois, ça ne l'est pas. Enfin, ce titre a été un peu trouvé pendant une nuit de débauche à Lille lorsque Terrence Fixmer m'a dit que l'ensemble sonnait très "tarlinlin...lin...tshouing tshouing"... très texan.

beadoa * As tu une explication sur le fait que les stars françaises de l'electro actuelles soient toutes trentenaires. Il n'y a pratiquement pas de jeunots. Doit-on autant ramer pour n'être reconnu que sur le tard ?

vitalic * Pardon, j'en aurai trente que dans deux ans. Tu n'as pas reçu ma bio ?

beadoa * Non. Mais j'ai "1973" sur la mienne... la fausse.

vitalic * je suis né en 76 (énervement dans la voix) On pourrait dire que j'ai ramé si je ne m'étais consacré qu'à ça ; si, à seize ou dix huit ans, je m'étais dit :"J'arrête les études et je serai Star à New York". Or, jusqu'en 2000, la musique n'était qu'un hobby. C'était pour ricaner. Quand je faisais Dima, je tournais et sortais des disques de temps en temps. Mais cela demeurait secondaire par rapport à mes études. Je n'attendais pas un succès particulier ou une quelconque reconnaissance.

beadoa * D'accord, mais, depuis le début des 90s, on entend parler de Miss Kittin, The Hacker ou toi. Il n y a pas vraiment de petits nouveaux...

vitalic * La musique électronique est censée être assez libre. Pourtant, elle est très codifiée. En général, en France (parce que ce n'est pas valable pour l'Allemagne), les "jeunots" qui rentrent dans le circuit vont, tout de suite, faire "comme", mimer, sans se risquer à adopter une position d'outsider. Ils commencent souvent par les choses les plus "hard". C'est aussi très instantané de faire de la techno basique : elle peut s'écrire très vite avec les ordinateurs et machines spécialement étudiées. Du coup, toute cette production à la chaîne se noie. Encore une fois, cette remarque n'est valable que pour la France. Je ne sais pas quel âge à Jackson, un parisien. Lui, il est complètement outsider. En fait, si reconnaissance doit arriver, elle se fait bien plus tard. Il faut avoir une certaine culture et un peu de couilles pour sortir du chemin. Par exemple, au départ, Michel faisait du hardcore. Lorsqu'avec Caro, ils ont sorti "1982", dans la fin des années 90, ils se sont fait laminer en France. Parce que ce n'était pas du tout ce que l'on attendait d'eux. Ce n'était plus hardcore techno mais un truc un peu disco et cheesy. Donc, c'était forcément "nul". A vingt ans, on ne te remarque même pas. (silence). Je ne sais pas. Je pense qu'il y a certainement des "petits jeunes" mais on ne les repère pas toujours. Lorsqu'ils sont visibles, c'est souvent en warm up de soirées et, la plupart du temps, ils sont à 145 bpm alors qu'il n'est que 23h30 : facile et efficace tout de suite. Après, trente ans, c'est encore jeune. Regardes, Beni Benassi, il a eu son premier succès, "touch me, satisfaction", à plus de quarante ans. (rires).

beadoa * Pourtant, en Angleterre, les jeunes producteurs arrivent plus rapidement à obtenir une reconnaissance internationale...

vitalic * En Angleterre, ils ont une culture plus couillue et, du coup, partent musicalement dans beaucoup plus de sens. En même temps, il y a tellement de soirées et de musiciens que leurs disques peuvent se noyer dans l'ensemble encore plus qu'ailleurs. L'Allemagne est le pays où il est encore possible de se faire remarquer assez tôt. Même si ça s'est très assagi, il y a toujours, comme chez les anglais, cette envie de recherche, de casser les codes.

beadoa * D'Allemagne est aussi arrivé le mouvement "électroclash", assez formaté. Comment apprécies-tu ce retour du rock dans la musique électronique ?

vitalic * Il me fait très chier lorsque je sens que ce n'est pas rock. Un rock doit sentir un minimum la transpiration voire la bière. Si c'est pour entendre une petite rythmique avec des guitares samplées et une meuf qui hurle (il chante) : "J'en ai marre ! L'hôtel n'a que quatre étoiles !" Ça, ça m'énerve. Tu vois : on fait du rock mais, en même temps, il ne faut pas que ce soit trop dur. Le rock, c'est quand même assez "ado". Quand il devient trop esthétisant, il me fait chier. Il y a certains trucs de rock où j'ai envie de prendre un album des Stooges et de le donner à ces groupes en leurs disant (intonation dépitée) : "beh, voilà, ça... voilà. Tiens, écoutes."

beadoa * Ta culture musicale est plutôt rock ?

vitalic * Non, pas du tout. Ce que j'aime dans le rock, c'est l'énergie. Il y a quelques choses dans certains morceaux rock : une violence, une attitude adolescente très libre, où on se lâche dans un trip d'ébriété. J'essaie d'intégrer cela dans ma musique mais je reste, avant tout, très disco.

beadoa * Justement, le disco est un style hédoniste, charnel, du genre "I feel love" de Donna Summer. Je me disais que ton live, tout en demeurant orienté "techno", pue le sexe disco. Est-ce que cette culture t'influence dans ta façon de composer ?

vitalic * Non car, en général, je me donne uniquement des directions. Savoir si je veux un morceau calme ou dur. Mais, non, je ne me dis pas grand chose pendant.

beadoa * Lors de la soirée d'inauguration de Sonar 2004, il y a eu comme un problème pendant ton live. Le son était pourri et on te voyait lever les bras de dépit. Que s'est-il passé au Loft ?

vitalic * Je sentais qu'il y avait un truc qui n'allait pas lorsque je baissais mes retours. L'ingénieur du son n'était pas à son poste alors qu'il y avait une colonne d'enceintes qui crachait. Quand je me suis rendu compte que je partais sur une seule "jambe", j'ai préféré arrêter. Puis, le mec est arrivé et a refait les branchements.

beadoa * Lorsque, sur scène, tu vois le public hurlait et être complètement accroc à ta musique, comment te sens-tu ? Tenir une foule dans tes mains...

vitalic * Je n'y pense pas : ni avant, ni pendant, ni après. Comme si j'étais une autre personne. Pendant longtemps, je trouvais ça gênant de monter sur scène et de me mettre en avant. J'ai toujours fait du live mais je trouvais difficile d'être "show off". Je le vivais assez mal. Maintenant, je ne cherche plus à me cacher derrière mes machines et évite de réfléchir à ce qu'il se passe. Quand le public réagit, c'est plaisant mais je n'intellectualise pas. Ça fait juste du bien. (sourire).

beadoa * Passer d'une production musicale en dilletante, en hobby, à un statut d'artiste globe-trotter médiatisé, n'est-ce pas le début d'une vie contraignante ?

vitalic * Je ne suis pas obligé de produire. Lorsque j'ai vaguement émis l'idée de faire un album après la sortie du Poney EP, tout le monde s'est dit : "l'album, c'est pour maintenant". Mais, pendant un an et demi, je n'ai rien branlé parce que je tournais et n'avais pas envie de faire de musique. Je ne me force jamais de produire si je n'ai pas envie de produire. Il y a des gros trucs que j'ai lâché parce que je n'avais pas le temps... comme un remix de Franz Ferdinand. En fait, je tiens toujours à ce coté "hobby". On est pas du tout à l'usine. Après, il est vrai, qu'il y a des contraintes d'organisation. Mais tout se fait sans violence. Après mes études, je me suis demandé ce que je voulais faire. J'ai cherché du travail mollement parce que je savais très bien que je n'avais pas envie de bosser là dedans (il préparait un LEA russe et anglais - NDLR). Et, progressivement, j'ai commencé à tourner en France puis en Allemagne. On fait les choses sérieusement mais toujours avec ce coté : "j'en ai rien à foutre. Je suis là pour me faire plaisir".

beadoa * Tu n'es jamais sous une forme de pression pour produire, toujours et encore ?

vitalic * Je suis assez mauvais pour me forcer. En général, j'y mets beaucoup de mauvaise volonté et le résultat ressemble à rien.

beadoa * Bien. Je n'ai presque plus de questions. Je t'envoie le rendu de cet entretien pour simple lecture avant parution ?

vitalic * Tu es libre d'écrire les pires insanités. Justement, pour le coup du Sonar, il y a un journaliste qui a écrit dans Les Inrocks...

beadoa * ... que c'était le pire live du festival...

vitalic * Exact. John Peel était présent, ce soir là. Après mon live, il m'a invité à venir jouer sur la BBC. Qui avait raison ? le journaliste des Inrocks ou John Peel ? Je préfère suivre feu John Peel et jouer dans son émission. La vraie histoire est que, quelques heures avant la soirée du Loft, je m'étais pris la tête sur le toit de l'hôtel avec un journaliste qui, au final, était celui des Inrocks. Il s'est ensuite vengé dans son article parce que je l'avais ridiculisé. Mais il était vraiment trop naze comme gars. (sourire)

beadoa * les mauvaises critiques te blessent-elles autant ?

vitalic * Il y a des lives qui sont "des déconvenues" comme ce type a écrit pour son magazine. Parfois, effectivement, tout peut partir en vrille. Au Loft, à Barcelone, il y a eu un problème sur le premier quart d'heure du live. Oui, c'était catastrophique : le son était nul. Matériellement, rien ne marchait. À la suite de cette critique, j'ai visionné la vidéo du live pour voir si j'étais vraiment tout seul dans mon trip. C'était bien sauf le début : à chier. Lorsque c'est une vraie déconvenue, d'accord, tu vas écrire que "Vitalic, c'est nul". Enfin, après quatre jours de Sonar, tu peux avoir vu au moins 300 musiciens. Là, le mec fait son papier sur seulement quatre artistes et un tiers du contenu s'acharne sur moi. Cela m'a blessé parce qu'il a mélangé son ressenti personnel par rapport à notre dispute en privé et ce qu'il pouvait subjectivement écrire sur le live.

beadoa * Tu épluches tout sur toi dans la presse ? Imaginons qu'Alexis Bernier descende ton album dans Libération, cela te blesserait ?

vitalic * Il ne l'a pas encore sorti son article ?

beadoa * Non.

vitalic * Au début, les mauvaises critiques me choquaient vraiment. J'étais un peu trop jeune. Après, en vieillissant, je fais plus ma "vieille conne". (rires) Elles ont moins d'impact. Cependant les critiques gratuites m'énervent encore. Par exemple, un pote me transmet le texte laissé par une meuf dans un forum sur internet : "De son live aux Transmusicales de Rennes, il n'y avait pas grand chose à voir à part un grand chauve froid et distant." Effectivement, je n'ai pas monté mon live à 8 000 personnes juste pour faire mon intéressant. Et puis, je suis "chauve" parce que je n'ai plus de cheveux. Et puis, je suis "froid et distant" parce que je suis, quand même, en train de faire de la musique et ne peux pas faire le flamand rose ou ouvrir une boite de cassoulet en même temps. Cela ne me blesse pas. Chacun interprète la musique comme il l'entend. Enfin, qui croire dans les médias ? Il y a des journalistes avec lesquels tu fais des interviews et qui sont en train de se vautrer par terre ou courir les bras en l'air en poussant des petits cris aigus pour qualifier l'album comme génial. Et il y en a d'autres qui vont le trouver nul et être très agressifs. Là, tu ne vas pas envoyer des gars pour leurs casser les jambes...

beadoa * Ça se faisait à une époque...

vitalic * Ça se faisait !? (sourire) Hier soir (à Aix en Provence - NDLR), je me suis pris la tête avec un grand saucisson de la région et un mec qui écrit dans Trax. Juste avant de rejoindre la scène, ces deux va-nus pieds traînaient dans le backstage pour essayer de choper un fond de vodka ou quelques bulles de champagne. Ils n'avaient rien à branler là. Trois minutes avant de jouer, celui d'Aix en rajoute une couche : "Alors ? Tu fais la tournée des campagnes ?" Il est con ou quoi !? Il habite ici ! J'ai répondu : "Évidemment. Et après, je joue dans une boîte à culs de la région". Puis, je sors de scène et un autre revient à la charge : "Salut. Je suis pigiste pour Trax. Mais ? ton live !? C'est du vrai live ou tu joues des séquences ?" Insupportable. (voix moqueuse)

beadoa * Tu as tout de même fait la couverture de Trax ?

vitalic * Oui. Mais avec ces deux mecs, c'est mort. J'aime bien ne pas être complètement lisse. Je vois parfois des djs frémir devant le moindre pigiste parce que ce dernier pourrait écrire des saloperies sur leur travail. Je n'ai pas envie de faire de scandales. Mais lorsque les mecs me pètent les couilles, je ne vois pas pourquoi je ne leurs dirais pas.

beadoa * Trax, leur couverture est très souvent vendue aux maisons de disques...

vitalic * (voix carrée) Nous ne l'avons pas acheté. Au départ, je souhaitais ne faire que six interviews par pays. Et puis, devant l'excitation réelle suscitée par l'album, je n'ai pas voulu jouer mon Daft Punk et en donne beaucoup plus. En fait, l'exercice ne me déplaît pas. Par contre, j'ai toujours dit à Pias que je ne voulais pas que l'on achète de couvertures. J'ai fait celle de Trax parce que certaines personnes de ce magazine me suivent depuis longtemps et aiment mon travail.

beadoa * Comment vis-tu ton quotidien ? Es-tu enfermé dans un "mileu" musical ?

vitalic * En privé, je suis séparé de la musique. J'aime bien lire la presse sur les avions et sur les instruments. Pas celle spécialisée en techno. Ce "milieu" ne m'est pas essentiel. Mes potes musicaux sont Michel (The Hacker - NDLR), Terrence Fixmer même si je ne les vois que lorsque je voyage.

beadoa * Ta rencontre avec The Hacker ?

vitalic * C'était au Rex Club : Lors des présentations, j'avais un sandwich en main. Sa première phrase a été : "Je peux mordre dans ton sandwich ?" Et il me l'a piqué. Sur ce coup là, je le trouvais un petit peu con. Salaud ! (rires) Quelques mois plus tard, nous nous sommes revus pour un remix sur son label Goodlife. Il avait la même impression pour ma musique que j'avais pour la sienne : Ne pas savoir pas si l'on aime ou pas ce que compose l'autre. Je lui ai quand même fait le remix.

beadoa * On arrête là ?

vitalic * Comme tu veux.

beadoa * C'est emmerdant car j'étais parti pour faire une interview un peu "cul"...

vitalic * Tu n'as qu'à piocher dans tes histoires et broder. Tu veux peut-être savoir si je fais des trucs en groupe ? (sourire)

beadoa * Non. En moins intime, revenons sur ton costume. Il fait tomber les filles ?

vitalic * Il installe plutôt une certaine distance. Il ne donne pas envie de venir me mettre des mains au cul, de me reluquer de manière général. Avant, quand j'étais habillé "normalement", j'avais plus tendance à recevoir des mains (rires).

beadoa * Une question peu inspirée. Le disque le plus sexy que tu aies ententu, que tu écoutes ?

vitalic * Le morceau qui appelle le plus à rouler des pelles ? Valérie Dore, The Night.

beadoa * un truc italo-dance du milieu des 80's...

vitalic * oui, 84 en France.

beadoa * C'était quoi l'air déjà ?

vitalic * (Il fredonne à la perfection) "So many things, we have / Why don't you stay with me tonight ?" Sur ce demi-slow, on peut aisément imaginer les mains dans les falzars. Sinon, pour agiter les membres inférieurs, Don't Stop Til she's Get Enough de Michael Jackson. Ca donne envie de se frotter.

beadoa * Le morceau le plus "sexe" que tu aies composé ?

vitalic * (Silence). Ce serait Repair Machines. Mais, par rapport à ce genre de question, j'ai du mal à répondre sur le pourquoi et comment d'un morceau. J'ai besoin de recul. Il peut y avoir un coté "cul" dans ma musique mais que je ne définirais pas comme "sexy". Ce serait plutôt du cul un peu chelou.

beadoa * Dans le genre prostitué de l'Est ?

vitalic * Un peu dans ce genre là. (sourire) Quand je te dis que les morceaux sexy que j'aime bien sont Valérie Dore et Michael Jackson, je sais très bien que ma musique ne se positionne pas du tout là dessus. Caro, par exemple, est vraiment dedans : Au niveau de la voix avec son petit accent français. Moi, c'est un peu plus déviant comme sexe.

beadoa * C'est quoi déviant ?

vitalic * Non, je n'ai pas d'extravagances particulières.

beadoa * Pour finir en "déviant" scabreux, euh, pouquoi utilises-tu ce petit micro old school dans tes lives ?

vitalic * Je le trouve beau gosse... (rires) ...mon petit micro. Enfin, non, parce qu'il est plutôt long. C'est assez subjectif du coup. Non. Je ne pensais pas à ça lorsque je l'ai acheté. (rires) C'est un micro de... (coupure soudaine dans la phrase) Tu vois, on est près d'un aérodrome et il y a pleins d'avions qui passent depuis toute à l'heure. Celui-ci, c'est un Piaggio Aventi.

beadoa * Tu connais tous les modèles d'avions ! ?

vitalic * Oui. Pardon. Je disais, c'est un micro destiné, à la base, au prise de son sur les percussions. Mais, il a un coté fin seventies, début Champs Élysée, que j'aime bien. En plus, c'est phallique... Après réflexion, oui. Cela t'offre une bonne connexion pour le sujet de ton article. N'est-ce pas ?

FIN

 

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